http://sally-avernier.deviantart.com/art/Severus-Snape-61420549 |
L'histoire de Severus Snape est celle d'un personnage torturé et ça depuis l'enfance. Un personnage tiraillé entre l'envie de faire souffrir, comme il a souffert, et l'envie d'aimer. Par le biais d'une prophétie, c'est le destin qui le poussera à faire ce choix.
Professeur 'Snivellus' Snape, victime et bourreau
Le professeur Severus Snape nous est présenté lors du premier
festin auquel assiste Harry. Assis parmi les professeurs à la table qui
leur est réservé, Snape se fait remarquer parce que notre petit héros
ressent une douleur à sa cicatrice lorsque leurs regards se croisent.
Harry a alors une sensation étrange, comme si cet homme qu'il n'a jamais
vu auparavant ne l'aimait pas.
"Professor Quirrell, in his absurd turban, was talking to a teacher with greasy black hair, a hooked nose and sallow skin.Mais Harry a tort : "Snape didn't dislike Harry - he hated him." Le premier cours de potions marque le début d'une longue histoire d'inimitié : "The Potions lesson turned out to be the worst thing that had happened to him so far." Pendant toute sa scolarité, Snape sera la bête noire de Harry. Il est d'ailleurs souvent comparé à une chauve-souris par J.K. Rowling dans ses descriptions - à tel point que beaucoup l'ont soupçonné d'être un vampire ! "swooping around like an over-grown bat" (PS), "like a large and malevolent bat" (CS) et "looking as much as an over-grown bat as ever." (HBP) Et, s'il ne vide pas ses élèves de leur sang, il les prive certainement de leur confiance en eux... Son souffre-douleur favori - hormis Harry - est Neville qui perd tous ses moyens en cours de potions et finit immanquablement par être à l'origine d'une catastrophe : "Neville had somehow managed to melt Seamus's cauldron into a twisted blob and their potion was seeping across the stone floor, burning holes in people's shoes."
It happened very suddenly. The hook-nosed teacher looked past Quirrell's turban straight into Harry's eyes - and a sharp, hot pain shot across the scar on Harry's forehead.
'Ouch!' Harry clapped a hand to his head.
'What is it?' asked Percy.
'N - nothing.'
The pain had gone very quickly as it had come. Harder to shake off was the feeling Harry had got from the teacher's look - a feeling that he didn't like Harry at all."
Directeur de la maison Serpentard, rien ne plait plus à Snape que retirer des points aux autres maisons et en particulier aux Gryffondor. Et, il se montre tout sauf juste dans ce domaine. Il parcourt les couloirs et les élèves fuient sur son passage mais une fois dans le cachot où il fait cours, ils ne peuvent plus échapper à ses remarques acerbes.
Toutes ces caractéristiques sont déjà fort déplaisantes mais la rancune qu'il semble nourrir à l'égard d'Harry n'arrange pas son cas ! Le but ultime de Snape, semble-t-il, est de le faire renvoyer. Dès le début de La Chambre des Secrets, il l'en menace après son arrivée dans la Ford Anglia volante du père de Ron.
"'Hang on...' Harry muttered to Ron. 'There's an empty chair at the staff table... Where's Snape?'Il essaye de nouveau de le coincer dans Le Prisonnier d'Azkaban quand il soupçonne Harry - à juste titre - de se rendre à Pré-au-Lard sans autorisation. Les choses ne s'arrangent pas dans L'Ordre du Phénix quand Snape est chargé de donner des leçons d'Occlumencie à Harry. Alors en tête-à-tête, les langues se délient et bien des choses sont révélées, à la fois sur Snape et sur James, le père d'Harry à qui il est sensé tant ressembler...
Professor Snape was Harry's least favourite teacher. Harry also happened to be Snape's least favourite student. Cruel, sarcastic and disliked by everybody except the students from his own house (Slytherin), Snape taught Potions.
'Maybe he's ill!' said Ron hopefully.
'Maybe he's left,' said Harry, 'because he missed out on the Defence Against the Dark Arts job again!'
'Or he might have been sacked!' said Ron enthusiastically. 'I mean, everyone hates him -'
'Or maybe,' said a very cold voice right behind them, 'he's waiting to hear why you two didn't arrive on the school train.'
Harry spun around. There, his black robes rippling in a cold breeze, stood Severus Snape."
Durant ces leçons d'Occlumencie, Snape va en effet être révélé sous un jour totalement différent. En tentant de se défendre contre les assauts de Snape, Harry arrive à pénétrer dans son esprit et il y découvre un petit garçon terrorisé : "Harry's mind was teeming with memories that were not his: a hook-nosed man was shouting at a cowering woman, while a small dark-haired boy cried in a corner..." Puis, pendant l'absence de Snape, il plonge dans la Pensine et y découvre le pire souvenir du professeur. Et si James y prend la place d'Harry, alors on peut dire qu'entre lui et Snape, les rôles sont inversés... le bourreau devient victime et la victime devient bourreau. Quand il voit ce souvenir, le monde d'Harry, toutes ses certitudes basculent. Ce qu'il voit n'est autre que Snape torturé par James et Sirius - son père et son parrain. Alors qu'on le compare si souvent à son père, en voyant ce souvenir, Harry ne peut que s'identifier au professeur tant détesté ayant lui-même été la victime de Dudley et de son gang de trop nombreuses fois. James et Sirius font de Severus Snape - qu'ils appellent Snivellus - la risée de l'école en lui jetant un sortilège qui le suspend en l'air la tête en bas et menacent de montrer son caleçon à tout le monde, ce qu'ils finissent par faire. Snape sera finalement secouru par l'intervention de Lily, la mère d'Harry. Mais, si l'on se prend de pitié pour lui devant cette scène, il ne gagne pas notre affection puisqu'il remercie Lily en disant qu'il n'a pas besoin de l'aide d'une Sang-de-Bourbe. Cette scène nous rappelle un premier indice quant à la relation qu'ont pu entretenir Snape et le groupe des Maraudeurs. Dans The Prisoner of Azkaban, Snape tente de forcer la Carte du Maraudeur a révélé ses secrets mais tout ce qu'il récolte sont des insultes :
"'Mr Moony presents his compliments to Professor Snape, and begs him to keep his abnormally large nose out of other people's business.' [...]
'Mr Prongs agrees with Mr Moony, and would like to add that Professor Snape is an ugly git.' [...]
'Mr Padfoot would like to register his astonishment that an idiot like that ever became a Professor.' [...]
'Mr Wormtail bids Professor Snape good day, and advises him to wash his hair, the slimeball.'"
Est-ce donc là la raison de l'attitude de Snape envers Harry ? Est-ce une vengeance bête et méchante de ce qu'il a subit aux mains de James ? Cela ne ferait que le rendre plus méprisable mais Snape n'est pas seulement un élève victime et un professeur bourreau, il cache encore bien des facettes de sa personnalité.
Le Prince de Sang-Mêlé (rise of the Death Eater)
Une autre facette que l'on découvre assez rapidement est celle du Mangemort. Dans La Coupe de Feu, Poudlard organise le Tournoi des Trois Sorciers et reçoit les écoles de Beauxbâtons et Durmstrang. Assez tôt dans le roman, Harry apprend que le directeur de Durmstrang, Igor Karkaroff, était un Mangemort. Mais ce qui est intéressant, c'est surtout qu'il semble connaître Snape. Il n'en faut pas plus à Ron et Harry pour tirer des conclusions. Et Harry, avec la curiosité qu'on lui connaît, va découvrir le fin mot de l'histoire en découvrant la Pensine de Dumbledore. Dans les souvenirs de celui-ci, il y a un procès durant lequel Karkaroff, emprisonné pour avoir été Mangemort, tente de marchander sa liberté contre d'autres noms. Parmi eux, celui de Snape. Cependant, Dumbledore prend la défense de Snape en révélant qu'il a effectivement été un Mangemort mais qu'il a changé de camp avant la chute de Voldemort : "'I have given evidence already on this matter,' he said calmly. 'Severus Snape was indeed a Death Eater. However, he rejoined our side before Lord Voldemort's downfall and turned spy for us, at great personal risk. He is now no more a Death Eater than I am.'"
Snape a donc bel et bien été un Mangemort. Mais ce n'est pas le seul masque derrière lequel il se soit caché. Il a aussi été le Prince de Sang-Mêlé. Cette autre identité nous n'en prenons connaissance, comme Harry, que dans le sixième roman Le Prince de Sang-Mêlé, quand il se voit donner un livre de potions d'occasion. Snape est maintenant professeur de Défense contre les forces du mal après avoir laissé son poste de maître des potions à Horace Slughorn. Quand Harry ouvre son livre, il lit qu'il est la propriété du Prince de Sang-Mêlé. Les pages sont recouvertes de griffonnages comprenant des indications pour la réalisation des potions. Harry se risque à les suivre et devient vite le meilleur de la classe - meilleur même qu'Hermione !
Si le Prince était doué en potions, ce n'est pas pour cette raison qu'il n'était pas intéressé par autre chose. Bien vite, Harry trouve également des sorts inscrits sur les pages. Parmi eux 'Muffliato!' qui lui permet de ne pas être entendu lorsqu'il parle en classe avec Ron et Hermione. Si ce sort, ainsi que les indications pour les potions, sont inoffensifs, la donne change avec 'Levicorpus!'. Ce sort, Harry l'a déjà vu à l’œuvre dans le pire souvenir de Snape, c'est le sort que son père utilise pour suspendre Snape en l'air. Si ce sort n'est pas à proprement parlé dangereux, il n'est pas pour autant amical. On en a eu la preuve dans L'Ordre du Phénix quand James l'utilise pour tourmenter Snape. Cela conduit d'ailleurs Harry à soupçonner son père d'être le mystérieux Prince, mais James était de sang pur. De toute façon, le troisième sort qu'il découvre dans le livre refroidit nettement son admiration pour le Prince. 'Sectumsempra!', il est précisé, est pour les ennemis. Seulement, quand Harry lance ce sort à Malefoy, il n'aurait jamais imaginé quelque chose d'aussi violent : "Blood spurted from Malfoy's face and chest as though he had been slashed with an invisible sword." C'est Snape qui les trouve et qui répare les dégâts. Ça et le fait qu'Harry soit devenu le meilleur en potions le rend soupçonneux. Ce qui devrait nous rendre soupçonneux aussi car le dénominateur commun est le livre du Prince de Sang-Mêlé. Comment Snape le connaitrait-il ? La réponse, Harry l'obtient à la fin du roman quand Snape lui révèle être le Prince. Hermione trouve quelques informations qui vont dans ce sens. Elle avait déjà soupçonné une certaine Eileen Prince de se cacher derrière ce personnage. Hors il se trouve qu'Eileen Prince n'est autre que la mère de Snape. Quand à son père, Tobias, il était moldu. Snape est donc bien le Prince de Sang-Mêlé. Hermione s'est toujours montrée suspicieuse du livre. Et en effet, le fait qu'il se soit attribué le titre de prince l'apparentait à Tom Riddle qui s'est renommé Lord Voldemort, s'attribuant ainsi un titre de noblesse et rejetant par la même occasion le nom de son père moldu. De même Snape met en avant le nom de sa mère - la sorcière - plutôt que celui de son père - le moldu - tout en s'attribuant le titre de prince, mais ça Harry ne le réalise qu'à la fin : "he's just like Voldemort. Pure-blood mother, Muggle father... ashamed of his parentage, trying to make himself an impressive new name - Lord Voldemort - the Half-Blood Prince - how could Dumbledore have missed - ?"
Quand on sait que Snape a été un Mangemort, ces nouveaux éléments semblent confirmer son allégeance à Voldemort. D'autant plus qu'il révèle être le Prince après avoir tué Dumbledore. Mais, pour autant, le portrait de Severus Snape n'est pas complet...
Mangemort et bras droit de Dumbledore
Depuis La Coupe de Feu nous avons la confirmation que Snape a bien été un Mangemort. En plus de cela, on nous murmure à la fin que Snape pourrait bien avoir repris son rôle d'espion dans les rangs de Voldemort après le retour de celui-ci : "'Severus,' said Dumbledore, turning to Snape, 'you know what I must ask you to do. If you are ready... if you are prepared...'" Depuis la scène de la Pensine, il est parfaitement clair que Dumbledore a confiance en Snape puisqu'il prend sa défense devant le tribunal. Harry ne comprend pas cette confiance absolue. Le début de L'Ordre du Phénix nous apprend que Snape fait partie de l'Ordre, l'organisation qui lutte contre Voldemort et son opinion de Snape ne peut lui permettre d'envisager que Snape soit de leur côté. A tel point que lorsque Snape lui donne des leçons d'Occlumencie, Harry ne peut s'empêcher de le soupçonner de vouloir l'affaiblir pour rendre l'incursion dans son esprit plus facile à Voldemort. Cela n'aide pas qu'il soit refusé à Harry tout contact avec Dumbledore puisqu'il rumine ses soupçons sans personne pour le raisonner, hormis peut être Hermione. Et, puisqu'Harry est le prisme par lequel on suit l'histoire, il en va de même pour le lecteur. Cependant, quand Harry a cette vision de Sirius aux mains de Voldemort, et qu'il n'a plus d'autres choix, il choisit tout de même de tenter sa chance avec Snape : "He's got Padfoot at the place where it's hidden." Quand l'opération de sauvetage échoue, Harry blâme Snape mais Dumbledore lui révèle que Snape a prévenu les membres de l'Ordre dès la mise en garde d'Harry. Pour autant, ses doutes ne disparaissent pas, au contraire... Et J.K. Rowling ne fait rien pour atténuer ceux du lecteur au début du Prince de Sang-Mêlé. Le deuxième chapitre est en effet dédié à Snape recevant chez lui la Mangemort Bellatrix Lestrange et sa sœur Narcissa Malefoy, épouse de Lucius. Celle-ci vient le supplier de protéger son fils fraîchement promu Mangemort et à la tête d'une mission primordiale pour Voldemort. Bellatrix y voit là une chance de tester Snape car elle n'a pas confiance en son allégeance. Elle lui demande de faire le Serment Inviolable, qui donne la mort à celui qui ne tient pas parole. Mais Snape accepte, jurant de protéger Drago et d'accomplir sa tâche à sa place s'il devait échouer.
Harry lui n'assiste pas pas à cette scène mais d'autres éléments viennent nourrir ses soupçons. Des éléments qui le persuadent que Malefoy a remplacé son père parmi les Mangemorts. En tant que directeur de Serpentard, Snape a toujours été proche de Malefoy qui était considéré comme son chouchou. Pourtant leur relation semble différente cette année-là et l'attitude de Malefoy aussi. Lui qui pavane d'habitude dans les couloirs de Poudlard devient discret et taciturne. Les soupçons d'Harry sont confirmés quand il surprend un échange entre les deux personnages lors de la soirée de Noël donnée par Slughorn. Malefoy parle de la mission que lui a confiée Voldemort - sans en révéler la nature - et demande à Snape de se tenir à l'écart de ses plans: "You want to steal my glory!" l'accuse-t-il.
Dans Le Prince de Sang-Mêlé, Harry est très proche de Dumbledore avec qui il étudie le passé de Voldemort. Alors il fait ce qu'il ne pouvait pas faire dans le roman précédent, il confie au directeur ses soupçons, à la fois concernant Snape et concernant Malefoy. Mais Dumbledore lui répond inlassablement qu'il a confiance en Snape. Même quand Harry le confronte au fait qu'il ait appris que Snape fut celui qui avait répété la prophétie à Voldemort, le directeur répond que Snape a changé de camp avant la fin et qu'il lui fait confiance. Mais il n'en révèlera pas la raison car, comme il le lui a dit dans La Coupe de Feu : "That [la raison de sa confiance], Harry, is a matter between Professor Snape and myself."
Harry n'est pas convaincu mais il fait confiance à son professeur. Et pourtant, la fin du Prince de Sang-Mêlé vient tout bouleverser. Affaibli par leur chasse à l'Horcruxe, Dumbledore demande à Harry d'aller chercher Snape : "I need Severus." Seulement, avant qu'il puisse, Malefoy arrive pour tuer Dumbledore - sa mission. Harry, paralysé et dissimulé sous sa cape d'invisibilité, ne peu intervenir. Malefoy a le vénérable professeur, le seul que Voldemort ait jamais craint, à sa merci et pourtant il n'agit pas. C'est Snape qui va intervenir et tuer Dumbledore : "Snape gazed for a moment at Dumbledore, and there was revulsion and hatred etched in the harsh lines of his face." Cet acte confirme tous les soupçons d'Harry. Il n'a maintenant plus aucun doute sur la véritable allégeance de Snape - il est avec Voldemort. Le lecteur, lui, garde tout de même un doute... En effet, si Dumbledore n'en a pas révélé la raison à Harry, sa confiance en Snape était totale et elle a forcément une origine, elle ne peut être aveugle. De plus, il ne faut pas oublier que Snape a déjà été soupçonné, à tort, d'être le mauvais puisque dans The Philosopher's Stone, tout porte à croire qu'il est le méchant et qu'il a même tenté de tuer Harry alors que la vérité est toute autre : "There was already someone there - but it wasn't Snape. It wasn't even Voldemort. [...] It was Quirrell." Les apparences peuvent être trompeuses...
Héros de l'ombre
Après l'assassinat de Dumbledore, Snape est présenté au début des Reliques de la Mort comme le bras droit de Voldemort, son homme de confiance. Maintenant qu'il a infiltré le Ministère et éliminé Dumbledore, Voldemort à la main mise sur le monde des sorciers et c'est tout naturellement qu'il nomme Snape directeur de Poudlard. Ces évènements, Harry les apprend de loin puisqu'il ne retourne pas à l'école dans ce septième roman mais part à la chasse aux Horcruxes. Snape est donc maintenant quelqu'un de puissant et Harry rage de l'imaginer dans le bureau de Dumbledore. Selon lui, c'est une place qu'il ne mérite pas... Et pourtant, bien qu'il ne l'apprenne qu'à la fin, la position de Snape dans le bureau de Dumbledore a une incidence non négligeable sur sa quête. En effet, alors qu'Harry, Ron et Hermione ont trouvé un Horcruxe, ils n'ont aucun moyen de le détruire. Mais, une nuit alors qu'il prend son tour de garde, Harry aperçoit un Patronus, une biche argentée. Celle-ci le guide jusqu'à l'épée de Gryffondor avec laquelle il va pouvoir détruire l'Horcruxe.
Cet ultime roman qui dépeint Snape comme le premier homme de Voldemort est celui qui va tout faire basculer. J.K. Rowling attend les tous derniers chapitres pour enfin nous révéler la vérité sur Severus Snape. Après l'avoir vu aux côtés de Voldemort dans le premier chapitre, nous le retrouvons à la tête de Poudlard demandant aux élèves de lui livrer Harry Potter. Il est donc toujours présenté comme l'homme de Voldemort. Et pourtant lorsqu'on assiste à un entretien entre les deux hommes, Voldemort tue celui qu'il croit être son plus fidèle serviteur sans la moindre hésitation. Voldemort ne tolère pas qu'on lui soit infidèle mais il ne se sent pas tenu aux même obligations envers ses Mangemorts. Ainsi, puisqu'il pense que Snape est maître de la baguette de sureau, il l'élimine croyant changer son allégeance. Après le départ de Voldemort, Harry est là pour recueillir les derniers mots de l'homme qu'il hait le plus au monde. Plus que des mots, Snape lui confie ses souvenirs : "Look... at... me..." l'implore-t-il.
"The Prince's Tale" nous dévoile un petit sorcier qui rencontre une petite sorcière née de parents moldus - Severus Snape et Lily Evans. Tous les deux deviennent amis et rêvent ensemble du jour où ils découvriront Poudlard. Quand le jour tant attendu arrive enfin, Severus s'en va à Serpentard et Lily est envoyée à Gryffondor aux côtés des futurs Maraudeurs - James et Sirius. S'ils demeurent amis malgré l'animosité héréditaire entre les deux maisons, les années qui passent finissent tout de même par les séparer. L'amertume de Severus le conduit à adopter les convictions de Serpentard et de son groupe montant de Mangemorts. Son amertume et le sentiment de rejet qui l'habite grandissent avec les mauvais traitements qu'il subit de la part des Maraudeurs. Harry revoit cette scène mais sous un angle différent puisque les mots "Sang-de-Bourbe" dans la bouche de Severus marque sa rupture avec Lily. Puisqu'il ne peut avoir Lily, Snape s'enrôle au service de Voldemort mais, quand il lui répète la prophétie et qu'il comprend que Voldemort y voit une menace dans le fils de Lily, Severus, désespéré, se tourne vers Dumbledore pour qu'il protège les Potter. A partir de là, Snape a trahi Voldemort, il n'est plus un Mangemort. Il devient définitivement l'homme de Dumbledore après la mort de Lily, jurant de protéger Harry - à condition que jamais personne ne sache : "My word, Severus, that I shall never reveal the best of you ? [...] If you insist." On comprend alors l'animosité de Snape envers Harry. Il voit en lui la cause de la mort de son amour. Et voir les yeux de Lily dans le visage de James le lui rappelle chaque jour de façon aiguisée. Malgré tout, il tient parole et protège Harry. On voit aussi que le meurtre de Dumbledore a été prémédité entre eux. On voit qu'après sa mort, Snape poursuit son oeuvre en aidant Harry à faire tomber Voldemort. C'est lui qui lui a envoyé la biche argentée pour lui montrer où était caché l'épée. Une biche... comme le Patronus de Lily - parce qu'il n'a jamais cessé de l'aimer :
Snape ne voulait pas que, comme Dumbledore le présente, qu'il : "reveal the best of [him]." C'est ce chapitre qui s'en charge auprès du lecteur et Harry qui s'en charge lors de sa confrontation avec Voldemort. Dans "The Flaw in the Plan", il rétablit la réputation de Snape devant tous, révélant enfin sa véritable allégeance : "Snape was Dumbledore's, Dumbledore's from the moment you started hunting down my mother. And you never realised, because of the thing you can't understand." Voldemort ne l'a jamais compris parce qu'il ne connait pas l'amour, n'y croit pas. Snape l'a éprouvé et en cela, il est proche d'Harry parce que l'amour qui l'habite est ce qui fait sa force. C'est la plus grande force qui existe dans le monde créé par J.K. Rowling. C'est sa présence ou non dans le coeur des personnages qui fait basculer l'histoire [cf. "Harry Potter, 'The Boy Who Lived'... And Loved"] et c'est son absence dans celui de Voldemort qui cause sa chute. L'amour de Lily est celui qui est le plus marquant dans l'histoire mais celui que Snape éprouve pour elle est tout aussi important que celui qu'elle donne à son fils. C'est cet amour, l'amour de Lily qui les sauve tous les deux. Alors, Harry rend un ultime hommage à Severus Snape en prénommant son fils - le seul de ses enfants à avoir les yeux de Lily - Albus Severus. Celui-ci a peur d'être envoyé à Serpentard mais Harry le rassure : "Albus Severus, [...] you were named for two headmasters of Hogwarts. One of them was a Slytherin and he was probably the bravest man I ever knew."
Malgré les apparences, Snape n'est pas le méchant de l'histoire, il en est l'un des héros. Celui de l'ombre. De l'ombre derrière la lumière de Dumbledore d'abord et celle d'Harry ensuite. De l'ombre parce que ses actes restent secrets jusqu'à la fin mais aussi à cause de son côté anti-héros. En effet, sa position reste discutable car s'il n'y avait pas eu Lily, si ça n'avait pas été pour elle, Snape n'aurait pas protégé Harry et peut être n'aurait-il jamais quitté les rangs de Voldemort, peut être aurait-il choisi la facilité plutôt que le bien. Mais il y a eu Lily. Et il l'a aimée jusqu'à son dernier souffle. Cela a motivé ses actions et fait de lui, non pas quelqu'un de meilleur, mais a révélé tout ce qu'il y avait de bon en lui. Et pour tout ça, il est l'un des personnages les plus marquants, les plus poignants de la saga Harry Potter. Il tient une place à part dans nos cœurs à cause de cette complexité, de cette ambiguïté qui le caractérise et, surtout, à cause de ses multiples facettes, dont la plus belle - et la plus vraie - n'est révélée qu'au tout dernier moment. Enfin ce héros de l'ombre est dans la lumière et il le sera pour toujours puisqu'il est mort en œuvrant pour le bien, motivé par un amour plus fort que la mort, plus fort que tout.
"From the tip of his wand burst the silver doe: she landed on the office floor, bounded once across the office and soared out of the window. Dumbledore watched her fly away, and as her silvery glow faded he turned back to Snape, and his eyes were full of tears."Look at me..." Le regarder et enfin voir qui il est vraiment. Mais aussi le regarder et lui permettre de voir, une dernière fois, les yeux de Lily.
'After all this time ?'
'Always,' said Snape."
Snape ne voulait pas que, comme Dumbledore le présente, qu'il : "reveal the best of [him]." C'est ce chapitre qui s'en charge auprès du lecteur et Harry qui s'en charge lors de sa confrontation avec Voldemort. Dans "The Flaw in the Plan", il rétablit la réputation de Snape devant tous, révélant enfin sa véritable allégeance : "Snape was Dumbledore's, Dumbledore's from the moment you started hunting down my mother. And you never realised, because of the thing you can't understand." Voldemort ne l'a jamais compris parce qu'il ne connait pas l'amour, n'y croit pas. Snape l'a éprouvé et en cela, il est proche d'Harry parce que l'amour qui l'habite est ce qui fait sa force. C'est la plus grande force qui existe dans le monde créé par J.K. Rowling. C'est sa présence ou non dans le coeur des personnages qui fait basculer l'histoire [cf. "Harry Potter, 'The Boy Who Lived'... And Loved"] et c'est son absence dans celui de Voldemort qui cause sa chute. L'amour de Lily est celui qui est le plus marquant dans l'histoire mais celui que Snape éprouve pour elle est tout aussi important que celui qu'elle donne à son fils. C'est cet amour, l'amour de Lily qui les sauve tous les deux. Alors, Harry rend un ultime hommage à Severus Snape en prénommant son fils - le seul de ses enfants à avoir les yeux de Lily - Albus Severus. Celui-ci a peur d'être envoyé à Serpentard mais Harry le rassure : "Albus Severus, [...] you were named for two headmasters of Hogwarts. One of them was a Slytherin and he was probably the bravest man I ever knew."
Malgré les apparences, Snape n'est pas le méchant de l'histoire, il en est l'un des héros. Celui de l'ombre. De l'ombre derrière la lumière de Dumbledore d'abord et celle d'Harry ensuite. De l'ombre parce que ses actes restent secrets jusqu'à la fin mais aussi à cause de son côté anti-héros. En effet, sa position reste discutable car s'il n'y avait pas eu Lily, si ça n'avait pas été pour elle, Snape n'aurait pas protégé Harry et peut être n'aurait-il jamais quitté les rangs de Voldemort, peut être aurait-il choisi la facilité plutôt que le bien. Mais il y a eu Lily. Et il l'a aimée jusqu'à son dernier souffle. Cela a motivé ses actions et fait de lui, non pas quelqu'un de meilleur, mais a révélé tout ce qu'il y avait de bon en lui. Et pour tout ça, il est l'un des personnages les plus marquants, les plus poignants de la saga Harry Potter. Il tient une place à part dans nos cœurs à cause de cette complexité, de cette ambiguïté qui le caractérise et, surtout, à cause de ses multiples facettes, dont la plus belle - et la plus vraie - n'est révélée qu'au tout dernier moment. Enfin ce héros de l'ombre est dans la lumière et il le sera pour toujours puisqu'il est mort en œuvrant pour le bien, motivé par un amour plus fort que la mort, plus fort que tout.
Le récit du prince, vu par David Yates
Références citées :
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Philosopher's Stone
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Chamber of Secrets
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Prisoner of Azkaban
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Goblet of Fire
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Order of the Phoenix
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Half-Blood Prince
ROWLING, J.K. Harry Potter and the Deathly Hallows
Les images qui illustrent cet article son des fan arts recueillis à l'aide de Google. Très peu portent une signature et je ne peux en identifier les auteurs.