Les loups et la lune
On peut retracer l’origine des histoires de loups-garous et de
lycanthropie jusqu’à la Grèce Antique. Zeus, dieu des dieux, était connu pour
ses métamorphoses animales. Il se transformait pour séduire en secret : il fut
un bœuf pour Europe, un cygne pour Léda etc.
Sa forme de loup lui valut l’honneur d’un culte à part entière et
le roi d’Arcadie, Lycaon, lui fit élever un temple. Pour le remercier, Zeus
descend du royaume des dieux pour partager un repas en sa compagnie. Mais, sans
l’en avertir, Lycaon lui sert de la chair humaine - celle d’un esclave ou de
son dernier-né, l’histoire ne le dit pas. Insulté, Zeus punit Lycaon en le
transformant en loup. Sous cette forme, il sera condamné à chasser sans jamais
pouvoir assouvir sa faim. Et toujours, il se rappellera de ce qu’il était jadis
: un homme.
Lycaon se retrouve alors enfermé dans la peau d’un monstre sans
pouvoir en accepter la monstruosité. Ainsi, il inspire à la fois crainte et
compassion. Maudit, il devient un bourreau victime de sa brutalité.
Rien ne lie encore les loups-garous à la lune. En revanche, un
autre personnage mythologique est connu pour se changer en loup : Léto revêt
cette forme pour donner naissance à ses jumeaux Apollon et Artémis. Ce don de
transformation, elle le transmet à sa fille Artémis, déesse de la lune… Mais,
c’est surtout au Moyen Âge que loups-garous et phases lunaires deviennent
indissociables. On dit que les hommes frappés de cette malédiction se
transforment lors des crépuscules des soirs de pleine lune, nouvelle lune et
lune rousse.
L’origine de la lycanthropie est diverse mais toujours associée
au diable, les hommes doués de cette mutation ne sont pas des êtres
recommandables. Un homme peut devenir loup-garou en s’abreuvant à la même
source que les loups ou encore en buvant l’eau retenue dans leurs empreintes.
D’autres ont recours à un rituel compliqué pour obtenir cette faculté. Les
derniers relèvent des maudits, ceux qui subissent les conséquences des erreurs
de leurs parents : les enfants du péché, nés des amours interdits des prêtres
et des nonnes, par exemple. D’autres subissent la fatalité : ils sont les
septièmes fils d’une fratrie ou encore naissent avec un embryon de queue au coccyx.
Mais pour d’autres encore, la transformation n’est pas liée aux
phases de la lune mais à la volonté de l’individu. L’esprit de l’homme prend
possession du corps d’un loup durant une période. Pendant ce temps, son corps
humain ne doit pas être déplacé pour qu’il puisse le retrouver et redevenir
lui-même.
Les signes pour reconnaître un loup-garou sont les suivants : des
sourcils épais se rejoignant en un seul - à la façon des vampires - une forte
pilosité et notamment au niveau du dos et des paumes, ils ont les oreilles
positionnées assez bas sur la tête, les yeux injectés de sang et les ongles
rougeâtres, dû à leurs activités sanglantes…
La lycanthropie était prise très au sérieux et fit même l’objet
de régulations. En 1682, son statut change après un édit du roi Louis XIV
proclamant la lycanthropie comme une maladie et non une forme de possession
diabolique. On parle alors des lunatiques. Le mot demeure encore aujourd’hui et
désigne les personnes d’humeur changeante. Ces changements d’humeur iraient-ils
de pair avec les phases lunaires ? En anglais ‘lunatic’ veut simplement dire
‘fou’.
Dans le folklore moderne, tout ceci a été simplifié. Les
loups-garous se transforment lors de la pleine lune et la lycanthropie se
transmet par morsure (ex : Remus Lupin dans Harry Potter de J.K.
Rowling). Le résultat de la transformation est alors une créature hybride
mi-homme, mi-loup. Autrement, la lycanthropie est héréditaire, elle est dans
les gènes, et la transformation est alors complète : l’homme devient un loup (ex
: la famille Lockwood dans The Vampire Diaries, les meutes familiales de
True Blood ou encore la tribu indienne de Twilight). Dans ces
trois derniers exemples, les loups-garous sont associés aux vampires comme des
ennemis ancestraux. C’est également le cas dans les films Underworld,
dans lesquels on y fait référence comme des ‘lycans’. Parfois, la morsure du
loup y est fatale aux vampires (The Vampire Diaries) mais surtout : où
il y a vampires, il y a loups-garous. Au milieu de tout ça, on retrouve tout de
même un cas de mutation par possession psychique : celui de Bran et de son loup
Summer dans A Song of Ice and Fire de George R. R. Martin. Mais si on
retrouve ce cas de figure dans les vieilles légendes, ce n’est aujourd’hui
guère considéré comme une manifestation de lycanthropie.
“Le Petit Chaperon Rouge”
Comme de coutume, il existe plusieurs versions de ce conte. Il
est d’abord oral et serait déjà raconté au XIème siècle. Dans ces premières
versions, le loup mange la grand-mère et cuisine le reste dans l’intention de
le donner au Petit Chaperon Rouge. Puis, en 1698, vient la version du français
Charles Perrault publiée dans Les Contes de ma mère l’Oye. Dans cette
version, pas de happy end… le loup mange la grand-mère et, se faisant
ensuite passer pour elle, attire le Petit Chaperon Rouge et la dévore à son tour.
En 1812, c’est au tour des allemands, les frères Jacob et Wilhelm
Grimm de publier leur version dans Les Contes de l’enfance et du foyer.
Celle-ci est plus gentille avec la grand-mère et sa petite-fille. Si elles se
font également avalées, elles sont par la suite sauvées par un chasseur qui
ouvre le ventre du loup aux ciseaux, leur permettant d’en sortir. Une petite
suite est parfois ajoutée dans laquelle le Chaperon Rouge et sa grand-mère,
fortes de leur précédente expérience, piègent un deuxième loup qui voudrait
bien faire d’elles son prochain repas.
Pas de loup-garou dans le conte originel… bien que le fait que le
loup s’exprime dans notre langue le rapproche de l’humain. Cela dit, il n’est
pas rare qu’on donne la parole aux animaux dans les contes ! En revanche, il y
a aussi transformation puisque le loup se travestit en revêtant les habits de
la grand-mère. Les loups-garous transformés sont dangereux pour les hommes, et,
dans la même idée mais en sens inverse, le loup se déguise en humain pour
pouvoir se repaître d’une petite fille.
D’ailleurs, avec cet enthousiasme pour le fantastique, des
adaptations récentes du conte ont franchi le pas et fait du loup un loup-garou,
permettant à ce prédateur de se cacher parmi les hommes (Le Chaperon Rouge
de Catherine Hardwicke avec Amanda Seyfried dans le rôle-titre). Dans une autre
version, on en fait la victime d’une malédiction puisque le loup ne contrôle
pas sa transformation et ne se souvient de rien une fois redevenu humain - il
n’a pas conscience de sa condition (Once Upon A Time, épisode 1x15
‘Red-Handed’).
Quelque soient les versions, adaptations, la notion de prédateur
attachée au loup demeure. Le conte fait plus particulièrement référence à une
prédation sexuelle. Le loup est une figure masculine face à celle de petite
fille du Petit Chaperon Rouge. D’abord charmeur, il devient prédateur et la
trompe dans le but de la dévorer après l’avoir attiré dans le lit alors qu’il
est déguisé en grand-mère. A travers la figure du loup, on révèle les vices de
l’homme… et n’est-ce pas aussi ce que fait la figure du loup-garou ?
Selon Bruno Bettelheim et sa Psychologie des contes de fées,
quand elle rencontre le loup dans la forêt, le Petit Chaperon Rouge est prise
entre deux feux. Sa mère d’une part qui lui intime l’ordre de ne pas s’éloigner
du sentier, et le loup d’autre part qui l’en détourne en lui contant les
beautés du sous-bois. Comme l’explique Vladimir Propp dans sa Morphologie du
conte, c’est la violation de cette interdiction qui met en route
les événements du conte. En quittant le sentier, le Petit Chaperon Rouge permet
au loup d’arriver avant elle chez sa grand-mère, de l’avaler et de revêtir ses
vêtement pour attendre sa deuxième victime.
Aussi, et toujours selon Bettelheim, le rouge renvoie aux
émotions violentes et en particulier à la sexualité. Le chaperon rouge serait
donc le signe du pouvoir de séduction mais on appelle bien l’héroïne ‘Petit
Chaperon Rouge’ pour nous rappeler qu’elle n’est qu’une enfant et qu’elle est
trop petite “pour faire face à ce que symbolise le petit bonnet rouge”. Le
loup, en revanche, n’en a cure… Mais chez les frères Grimm, il est opposé à une
autre figure masculine : le chasseur, figure paternelle qui sauve le Petit
Chaperon Rouge et lui permet de renaître plus mature et forte de ses erreurs
passés comme l’indique la petite suite dans laquelle elle tend un piège à un
autre loup.
Deux loups pour un Grimm
C’est la citation qui ouvre l’épisode pilote de la série Grimm.
Dans ce pilote, nous faisons la connaissance de Nick qui commence à voir des
choses étranges autour de lui. Les visages des gens changent sous ses yeux en
ceux de créatures monstrueuses : harpies, ogres, loups… Il découvre alors qu’il
est un Grimm, un descendants des frères Grimm dont les histoires ne sont pas
que des contes de fées. Il peut voir les créatures qui se cachent sous une
apparence humaine pour ce qu’elles sont réellement. Dans le même temps, Nick et
son équipier Hank enquêtent sur le meurtre d’une jeune femme retrouvée dans un
parc. La jeune femme était partie faire un jogging vêtue d’un sweat à capuche
rouge… Bien vite, vient s’ajouter au tableau la disparition d’une enfant, elle
aussi vêtue de rouge alors qu’elle se rendait chez son grand-père… ça ne vous
rappelle rien ?
Hank et Nick suivent alors le chemin qu’aurait dû emprunter la
petite jusqu’à ce que Hank fasse remarquer qu’il prenait des raccourcis étant
petit... Et maintenant ? Les deux policiers s’enfoncent alors dans les bois et débouchent sur une
rue devant la maison d’un homme : Monroe. Mais, alors que ce dernier prend son
courrier, des enfants passent dans la rue et Nick voit sont visage prendre
l’aspect de celui d’un loup.
Encore peu habitué à ses nouveaux pouvoirs de
Grimm, Nick voit là la preuve qu’il s’agit de leur coupable mais Hank lui
assure qu’ils n’ont rien pour l’inculper. Alors, la nuit, Nick se rend de
nouveau chez Monroe. Celui-ci lui révèle qu’il est un blutbad, un “grand
méchant loup” pour les ancêtres de Nick. Mais il lui assure qu’il s’est rangé
et n’attaque plus personne. Nick lui demande donc de l’aider à retrouver la petite
fille disparue et Monroe finit par accepter. Il retrouve la piste de l’enfant
et elle les conduit jusqu’à une cabane dans la forêt. Monroe ne veut pas se
mêler davantage à l’histoire et s’en va alors que Nick appelle Hank en renfort
- bien qu’il soit incapable de lui donner une explication quant à la piste à
explorer. La cabane est habité par un
homme seul. Et, si de premier abord rien ne leur permet de le désigner
coupable, Hank remarque en quittant les lieux que l’homme sifflait l’air joué
par l’iPod de leur victime. Ils retournent donc dans la maison et sont attaqués
par l’homme. Nick voit qu’il est bien lui aussi blutbad et tire. L’homme
meurt avant de leur dire où est la petite mais Nick trouve une trappe menant à
un sous-sol et libère l’enfant.
Monroe, le loup et l’agneau
SPOILER ALERT
Cet article prend en compte les quatre saisons de Grimm
Aux loups féroces
anonymes
On l’apprend dès le premier épisode, Monroe n’a pas toujours été
le loup végétarien qu’il est aujourd’hui. A mesure que les spectateurs
apprennent à le connaître, un peu plus de son passé est révélé. On apprend par
exemple qu’il vient d’une famille très traditionnelle dont les membres sont
intraitables sur certains points comme, par exemple, le mélange entre les
‘races’ de Wesen. Quant à fréquenter un Grimm, n’en parlons pas ! Ainsi,
on imagine que Monroe grandit avec l’idée qu’être un prédateur est normal, que
c’est dans la nature des choses. A plusieurs reprises, lorsqu’il raconte des
histoires à Nick, il reconnaît franchement, ou à demi-mots, qu’il a été
violent. Par exemple, il parle de son ancienne petite-amie du lycée qui l’a
quitté pour un Klaustreich, Wesen connus pour être des brutes, et qui la
battait. Quand Nick demande si la police l’a retrouvé, Monroe répond : "The
police didn’t, but somebody did !" En d’autres termes : il s’est
occupé lui-même de son cas...
A un certain point, nous faisons la connaissance d’Angelina,
Blutbad elle aussi. Elle et ses frères étaient les compagnons de chasse de
Monroe avant qu’il ne se range. Quand elle revient pour venger l’assassinat de
ses frères par des Baueuerschwein (cochons), Monroe rechute et quelques lapins trinquent.
Cependant, il refuse de se mêler à la guerilla entre Baueuerschwein et Blutbad
– ce qui ne sera pas toujours le cas. Pour autant, ce ne sera pas la dernière
fois que l’on verra Angelina. Approchée pour tuer Monroe, elle accepte le
contrat dans le but de le mettre en garde et, avec l’aide de Nick, tendre un
piège aux commanditaires. Malheureusement, Angelina ne s’en sortira pas et
Monroe s’attaquera à son meurtrier de manière impitoyable. Puis, il enterrera
sa vieille amie à la façon des Blutbad, en hurlant à la mort, et lui laissera
sa montre après l’avoir brisée sur sa tombe – tendre geste lorsque l’on connaît
l’amour de Monroe pour les montres et les horloges.
Quand à la guerilla entre Blutbad et Baueuerschwein, elle prend
un nouveau tour quand un Baueuerschwein chef de restaurant se met à empoisonner
ses clients Blutbad, causant l’explosion de leur estomac. L’une des victimes
est un ami de Monroe qui, comme lui, a laissé derrière lui sa nature de
chasseur. Cette fois, Monroe ne restera pas en dehors de ça et, s’il n’y avait
eu Nick, il aurait probablement fait justice lui-même. Au lieu de ça, lui, Nick
et plusieurs autres Blutbad tendent un traquenard au Baeuerschwein pour
l’obliger à avouer son crime à la police.
En règle générale, si Monroe est dans une position où il doit
protéger quelqu’un, il oublie ses principes de non-violence, même lorsqu’il
s’agit de protéger la tante de Nick à l’hôpital alors qu’ils se connaissent à
peine et qu’elle est elle-aussi une Grimm. Il a fait une promesse alors quand les problèmes se présentent à l'hôpital sous la formes d'assassin, Monroe les prend à bras le corps - littéralement !
Ainsi, par petites touches, on voit chez Monroe la violence qui
caractérise les loups-garous. Cependant, maintenant qu’il a arrêté ses
activités de prédateur, ses rechutes – quand il y a rechutes – sont
émotionnelles, instinctives pour venger, protéger les siens. Ce n’est
jamais gratuit. Bien que Monroe puisse se transformer à volonté, il reconnaît
que les nuits de pleine lune sont pour lui plus difficiles (2x03), ce qui le
rapproche de la figure classique du loup-garou. Mais le contrôle a ses
avantages et peut servir à effrayer les sales gosses les soirs
d’Halloween !
Consultant du
policier, bras droit et ami du Grimm
On ne peut pas dire que Nick et Monroe partent du bon pied
puisque le deuxième est accusé de meurtre par le premier sur le seul critère de
ce qu’il est : un Blutbad. Nick reconnaît son erreur et retournera
consulter Monroe lors de ses prochaines enquêtes impliquant des Wesen. Monroe
est en effet le seul avec qui il peut discuter de la question. Et, puisque les
livres reçus par Nick en héritage sont en partie rédigés en allemand, Monroe
lui sert également de traducteur. Il est aussi profiler : il connaît les
Wesen et leur nature et peut guider Nick dans ses recherches. En fait, Monroe
est pour le policier qu’est Nick un consultant ; personnage que l’on retrouve
dans beaucoup de séries actuelles sous différents visages :
l’anthropologue (Bones), le tritureur de cervelle (Mentalist), l’écrivain
(Castle) ou encore le faussaire (FBI : duo très spécial) sans oublier l'un de ceux par qui tout a commencé : le médecin, en la personne du Dr Watson, collègue du célèbre Sherlock Holmes. Ceci donne lieu
à des situations comiques puisque Monroe s’implique dans les enquêtes, joue les
infiltrés sous couverture etc. : tout ce que Nick ne peut faire avec Hank. Monroe est l’autre équipier comme la maîtresse est à
l’épouse ‘l’autre femme’ !
Mais bien vite, leur relation va plus loin que la seule association.
Alors qu’il est hospitalisé et que Hank est en danger aux mains d’un ogre, Nick
confie les clés de la caravane à Monroe et celui-ci s’y rend pour la première
fois – dans le but de récupérer une arme qui pourra neutraliser l’ogre. Il
existe maintenant entre eux une confiance certaine. D’ailleurs, les deux
hommes, maintenant amis, se battent l’un pour l’autre. Nick se jette
littéralement dans la fosse aux lions pour sauver Monroe d’un cirque de Wesen
où il a atterrit par sa faute. Dans l’épisode 1x09, on voit Monroe tomber dans
un piège et se faire battre au sang par des Reapers pour le mettre en
garde : sa relation avec un Grimm n’est pas appréciée. Mais, quand Nick
voyant son visage tuméfié, lui promet qu’il ne l’impliquera plus dans ses histoires,
Monroe refuse qu’il en soit ainsi et exprime le souhait de continuer à l’aider.
La relation devient si fusionnelle que Monroe en est jaloux quand Nick appelle
Rosalee pour des conseils plutôt que lui !
A un certain point, leur relation prend encore un nouveau tour
quand ils deviennent colocataires. On les voit alors devenir un véritable vieux couple ! D'autres Wesen s'ajoutent à leurs amis et le groupe s'élargit peu importe qui est quoi, ils sont simplement des hommes et c'est ensemble qu'ils regardent le foot une bière à la main !
Enfin, tous deux affrontent des situations de vie ou de mort tous
les jours ou presque et puis c’est en aidant Nick que Monroe rencontre Rosalee
alors il est tout naturel qu’il le choisisse pour témoin de mariage. Tout ce
qu’il aura à faire c’est porter des lunettes afin que les autres Wesen ne
sachent pas qu’il est un Grimm – ça ferait désordre !
La relation entre Nick et Monroe met fin à des siècles d'inimitié entre deux espèces. Fut un temps, et pour beaucoup encore aujourd'hui - comme les parents de Monroe au début - ces deux personnages n'auraient j'amais dû être amis. Ils sont le Grimm et le Blutbad, le chasseur et le loup, et pourtant !
La relation entre Nick et Monroe met fin à des siècles d'inimitié entre deux espèces. Fut un temps, et pour beaucoup encore aujourd'hui - comme les parents de Monroe au début - ces deux personnages n'auraient j'amais dû être amis. Ils sont le Grimm et le Blutbad, le chasseur et le loup, et pourtant !
Cœur en or et pattes
de velours
L’altruisme de Monroe est mie en lumière dès l’épisode 1x07
lorsqu’il se joint à Nick pour venir en aide à une jeune Blutbad se cachant
dans la forêt. Kidnappée alors qu’elle était petite, elle s’est échappée et est
restée cachée dans la forêt depuis ce jour, loin de toute forme de
civilisation. Leur nature commune va aider Monroe à gagner sa confiance et il
s’attache vite à la jeune fille, faisant tout pour la sortir de sa situation.
On l’a vu, Monroe n’est pas un loup comme les autres et sa
propension à jouer paisiblement du violoncelle,
collectionner bien trop
d’horloges et de coucous, décorer avec excès sa maison à chaque fête de Noël ou
d’Halloween et rouler dans sa coccinelle jaune soleil lui donne un côté
pépère ! Mais quand il le faut, ceci n’empêche pas Monroe de devenir un
véritable héros, comme on en trouve dans les contes de fées ! Il abat un
ogre qui aurait massacré Hank sans son intervention. Il s’engouffre dans
l’antre d’un dragon pour secourir Juliette à qui l’on fait jouer le rôle de la
princesse en détresse ! L’évolution de sa relation avec Juliette est
amusante. D’abord, la situation est un peu bancale. Lorsqu’il la sauve, il se
présente comme un détective privé et quand elle l’invite à dîner chez elle et
Nick pour le remercier, il est bien incapable d’expliquer sincèrement comment
tous deux se sont rencontrés ! Mais pendant la période amnésique de
Juliette, durant laquelle tous souvenirs de Nick lui ont été enlevés, elle se
souvient de Monroe et c’est vers lui qu’elle se tourne pour réapprendre à
connaître Nick et pour confier ses doutes et ses peurs. Plus tard, une fois les
choses rentrées dans l’ordre, les rôles s’inversent et elle aide Monroe à
installer ses décorations de Noël pour surprendre Rosalee.
Le personnage de Rosalee arrive au cours de la première saison.
Tous deux se rencontrent pendant l’enquête sur le meurtre du frère de Rosalee.
Comme lui, elle s’implique dans l’enquête et en profite même pour lui sauver la
vie ! Et, quand Monroe lui amène des fleurs pour la remercier, elle lui
apprend qu’elle va reprendre la boutique de son frère et rester à Portland. Ils
deviennent amis. Il l’aide à remettre le magasin en ordre, tient la boutique
lorsqu’elle doit s’absenter. Bien qu’il y ait toujours des contretemps, leur relation
devient sérieuse et ils finissent par emménager ensemble à la demande
maladroite de Monroe dans son éternel gilet et nœud papillon ! Puis, ce
sera la demande en mariage, la bague dissimulée dans un coucou –
évidemment !
Pour autant, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille.
Monroe est obligé de couper les ponts avec ses parents qui au début n’acceptent
pas la Fuchsbau qu’est Rosalee. Sans parler des enquêtes de Nick, ses problèmes
de Grimm, ou encore ceux du Conseil des Wesen ou de la Résistance !
Par sa singularité, Monroe est sans doute le personnage le plus
attachant de Grimm. Il est
profondément gentil. Il est tout – ou presque – sauf ce qu’on attend d’une
figure de loup-garou, un peu à la manière de Remus Lupin dans Harry Potter, lui aussi un personnage
particulièrement apprécié des fans et le préféré de J.K. Rowling.
Cependant, la vie bien rangée de Monroe était amusante en
contraste avec les péripéties que lui attiraient sa relation avec Nick.
Aujourd’hui que Hank est au courant de tout ce qui concerne Grimm et Wesen,
Nick n’a plus besoin d’avoir les mêmes secrets pour lui et Monroe est moins
sollicité qu’avant. Espérons que ça change !
Sources primaires :
GRIMM, Jacob et Wilhelm, "Le Petit Chaperon Rouge" in Contes de l'enfance et du foyer
PERRAULT, Charles, "Le Petit Chaperon Rouge" in Les Contes de ma mère l'Oye
Sources secondaires :
BETTELHEIM, Bruno, La Psychanalyse des contes de fées
BRASEY, Edouard, Le Grimoire des loups-garous
BRASEY, Edouard, La Petite Encyclopédie du merveilleux
PROPP, Vladimir, La Morphologie du conte