Le Donjon de Naheulbeuk

Oyez, oyez, braves gens… Voici l’histoire d’une troupe d’aventuriers pas banale ! Au premier abord, elle est tout ce qu’il y a de plus ordinaire… on y trouve un ranger, un nain, une elfe, un ogre, une magicienne, un barbare et un voleur. Ce qui les différencie des autres en fait c’est… qu’ils ne sont pas doués !

“Le Donjon de Naheulbeuk est né sur un coup de tête, une envie de délirer.” (PoC) :

C’est en 2000 que John Lang, alias Pen of Chaos “PoC”, crée cette compagnie peu commune et en quelques mois, il rédige, enregistre et publie sur son site les premiers épisodes audio du Donjon de Naheulbeuk. On y découvre des aventuriers très peu doués dans leur domaine et pourtant ils arrivent toujours à se sortir des pires guêpiers !

Sur le papier, cette compagnie a tout pour réussir… les membres sont nombreux et ont des fonctions variées et pourtant rien n’est jamais simple avec eux ! Mais c’est aussi pour ça que c’est drôle : parce qu’ils y arrivent malgré tout ! L’autre clé de la réussite est sans doute leur façon de parler et surtout de jurer ! Entendre un tel vocabulaire dans un contexte médiéval fantastique aura aussi fait le succès de Kaamelott, créée par Alexandre Astier en 2005.

Format et support :

Depuis 2005 et grâce au crayon de Marion Poinsot, vous pouvez vous procurer l’ensemble de l’histoire de ces aventuriers pas comme les autres en BD. Marion Poinsot a su capter l’atmosphère et l’essence même du Donjon de Naheulbeuk pour les retranscrire fidèlement sur ses planches.

Les BD reprennent les épisodes audio très fidèlement mais des ajouts y sont tout de même apportés et des guests-stars font des apparitions. En scrutant bien les vignettes on peut apercevoir, entre autres, le professeur Rogue ou encore Xena la guerrière ! Voilà quelques planches pour vous donner une idée de l’ambiance !

A côté de l’aventure principale, on trouve sur le site des chansons et des publicités relatives à l’univers Naheulbeuk et tout ça sur un ton aussi déjanté que le reste ! Ces petits bonus sont également disponibles en BD sous le titre Les Arcanes de Naheulbeuk.

Il existe en version audio deux saisons. La première se déroule dans le donjon de Naheulbeuk alors que les aventuriers sont à la recherche de la douzième statuette de Gladeulfeurah. La deuxième raconte leur périple à travers la Terre de Fangh pour remettre leur butin à Gontran Téogal. La saison 3 est parue sous forme de roman aux Editions Octobre et il en est de même pour les saisons 4 et 5. L’Orbe de Xaraz a même été récompensé par le Prix Merlin 2010.

Allez jeter une oreille sur le site de John Lang pour découvrir ou redécouvrir ces aventuriers qui réussissent en Terre de Fangh !

Pour y voir plus clair :

Saison 1 : 15 épisodes audio, tomes 1 et 2 (BD)

Saison 2 : 15 épisodes audio, tomes 3, 4 et 5

Saison 3 : roman La Couette de l’Oubli, tomes 6, 7, 8 et 9 (à paraître en octobre 2011)

Saison 4 : roman L’Orbe de Xaraz, BD à paraître

Saison 5 : roman Le Conseil de Suak, BD à paraître

Et pour le plaisir :

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Histoires de vampires... toutes mordues !

Depuis quelques années et le phénomène Twilight, les vampires semblent avoir envahi la planète. Stephenie Meyer les a sans aucun doute remis au goût du jour en remaniant à sa façon le mythe du vampire…

Mythe vampirique, chacun sa version :

Le mythe du vampire en soi a subi bien des modifications depuis le comte Dracula. Ce dernier n’avait pas de reflet dans un miroir, il était sensible aux crucifix comme à l’eau bénite. Ces faiblesses liées à la religion ont disparu et changent d’ores et déjà le statut du vampire qui n’est plus nécessairement une créature liée au diable et qu’on pourrait donc supprimer avec l’aide de Dieu.  Cependant, Meyer a remanié le mythe à tel point que, hormis la particularité de leur régime alimentaire exclusivement composé de sang, les vampires de Twilight n’ont plus grand-chose à voir avec leurs prédécesseurs. Pas question donc d’attendre d’être invité pour entrer dans une maison par exemple. Pas question non plus de se consumer au soleil. Dans l’univers de Meyer, si les vampires ne sortent pas à la lumière du soleil c’est parce que leur peau brille comme du diamant à sa rencontre et les humains verraient donc qu’ils ne sont pas “normaux”. Pas question non plus d’être éliminé d’un coup de pieu dans le cœur. Si l’on veut se débarrasser d’un vampire façon Meyer, il faut le démembrer et le décapiter avant de le brûler. Chez Charlaine Harris et L.J. Smith, on reste plus fidèle au mythe original. Une invitation est nécessaire pour qu’un vampire entre chez un humain et est alors définitive chez Smith alors qu’elle peut être retirée chez Harris. Dans ces deux univers les pieux dans le cœur, le feu et le soleil sont aussi meurtriers les uns que les autres et les vampires ont toujours le pouvoir d’hypnotiser les humains, un pouvoir que les vampires de Meyer ne possèdent pas. En revanche, certains d’entre eux ont des pouvoirs particuliers selon le genre de personne qu’ils étaient avant leur transformation, ainsi Edward peut lire dans les pensées de tous alors que Jasper peut influencer les émotions des gens qui l’entourent.

De Stoker à Meyer, le phénomène du vampire “végétarien” :

C’est Bram Stoker qui en 1897 rend la figure du vampire connue de tous avec son célèbre Dracula. Ce dernier sera adapté au théâtre puis au cinéma de nombreuses fois. Déjà le pouvoir hypnotique du comte Dracula exerçait un certain attrait sur ses victimes mais qu’est-ce qui a changé pour que les relations humains-vampires évoluent à ce point ?

Une première étape aura été le roman d’Anne Rice, Entretien avec un vampire (1976) qui, sans toucher au mythe du vampire proprement dit, traite pour la première fois d’un vampire avec des états d’âme et de véritables sentiments avec le personnage de Louis. Un changement significatif s’opère tout de même puisque les vampires y sont déjà décrits comme beaux alors que Dracula était un démon. Cependant, des sentiments ou des relations amoureuses entre humains et vampires ne sont pas évoquées. La donne change avec les romans de L.J. Smith, The Vampire Diaries (Journal d’un vampire) parus pour la première fois en 1991 puisqu’ils racontent, entre autres, l’histoire d’amour entre Elena et le vampire Stefan Salvatore. Ici encore Stefan, ainsi que son frère Damon, sont décrits comme particulièrement beaux. Stefan, comme l’a déjà tenté Louis dans Entretien avec un vampire, ne se nourrit que de sang animal et fait partie de cette nouvelle génération de vampires “végétariens”. Le même cas de figure se reproduit avec les romans de Charlaine Harris. Cette série, The Southern Vampire Mysteries (La communauté du sud), dont le premier tome est paru en 2001, traite également d’une histoire d’amour entre une humaine, Sookie Stackhouse, et un vampire, Bill Compton. Enfin, la saga Twilight, commencée en 2005 par Stephenie Meyer, clôt bien cette évolution puisqu’elle se concentre avant tout sur la relation d’Edward et Bella alors que chez Smith et Harris les histoires sentimentales demeurent sur un plan plus secondaire. La récente beauté caractéristique des vampires est exploitée à fond par Meyer à tel point que Bella, qui est à la fois le personnage principal et la narratrice, en devient presque ennuyeuse à vanter sans cesse le physique avantageux d’Edward !

La figure du vampire “végétarien” permet de mettre en scène une histoire d’amour entre vampire et humain car le vampire en question est alors en quelque sorte une version aseptisée de ce qu’il pourrait être. Ainsi Bella peut se sentir en sécurité auprès d’Edward, comme c’est le cas pour Elena avec Stefan. Le cas de figure de Bill Compton est un peu différent mais le résultat est le même puisque dans l’univers de Harris, les vampires vivent au su des humains grâce à la création d’un sang synthétique leur permettant de ne plus avoir à se nourrir de sang humain. Evidemment tous n’adhèrent pas à ce mode de vie et de la même façon, chez Meyer et Smith, tous ne sont pas “végétariens”.  Le frère de Stefan, Damon, tue pour se nourrir sans états d’âmes et seuls les Cullen et quelques autres semblent avoir adopté le sang animal à la place du sang humain.

De la page à l’écran :

Ce changement physique et psychologique, qui au mieux rend les vampires très protecteurs et au pire transis d’amour, a sans doute été accéléré par toutes les adaptations télévisuelles et cinématographiques de ces œuvres littéraires. En effet, on discerne déjà un changement entre les Dracula incarnés par Bela Lugosi (1931) et Gary Oldman (1992).

Bela Lugosi et Gary Oldman ont tous deux incarné le comte Dracula

La version de 1992 réalisée par Francis Ford Coppola, et qui se veut très fidèle au roman de Stoker dès le titre, Bram Stoker’s Dracula, en est pourtant une interprétation assez libre qui met en avant des sentiments et une attirance de la part de Mina Harker sans que le vampire ait à l’hypnotiser. Déjà, il y a les débuts de possibles relations amoureuses entre vampires et humains. Dans un autre genre, la série de Joss Whedon, diffusée de 1997 à 2003, mettait en scène des vampires, des démons et une tueuse de vampires, Buffy (Sarah Michelle Gellar). Cette dernière a également des rapports amoureux et/ou amicaux avec des vampires à commencer par Angel (David Boreanaz), puis Spike (James Marsters). Angel était déjà différent d’autres vampires car il avait récupéré son âme, ce qui symbolise bien le changement dans la représentation de ces créatures qui ne se limitent plus au rôle de prédateur. De la même façon chez Meyer, le patriarche de la famille Cullen est médecin et sauve des vies au lieu d’en prendre.

En 1994, un tournant important est pris dans l’adaptation de Entretien avec un vampire qui met en vedette les sex-symbols hollywoodiens du moment, Tom Cruise et Brad Pitt, dans le rôle des vampires principaux, Lestat et Louis ainsi qu’Antonio Banderas dans le rôle du vampire Armand.

Après cela, il devient admis de façon tacite que les vampires sont beaux. Ceci est confirmé par les romans de Harris (2001) et Meyer (2005). Leur adaptation à la télé pour l’une (True Blood – 2008) et au cinéma pour l’autre ne fait que l’établir définitivement puisque le visuel, et donc l’apparence, est bien plus important et bien plus mis en avant à la télé ou au cinéma que dans un livre.

Rosalie (Nikki Reed), Carlisle (Peter Facinelli) et Edward (Robert Pattinson)

    

Bill (Stephen Moyer) et Eric (Alexander Skarsgard)

 L’idée est encore concrétisée avec l’adaptation en série de The Vampire Diaries (2009) par la CW qui a pour personnages principaux les frères Salvatore, Damon et Stefan.

Damon (Ian Somerhalder) et Stefan (Paul Wesley)

Les livres en jouent tout de même et profite de la notoriété des acteurs qui incarnent leurs personnages dans les adaptations. S’ils soulèvent des émeutes à leur passage, ils doivent pouvoir faire vendre plus de livres ! Les visages des acteurs sont donc utilisés pour les couvertures des rééditions post-adaptation.

Couvertures avant et après les adaptations

 

Pour finir :

Un petit état des lieux de toutes ces adaptations pour conclure. La saison 4 de True Blood est actuellement diffusée aux Etats-Unis par HBO et devrait être diffusée en France bien qu’aucune date n’ait semble-t-il été fixée. La saison 3 de The Vampire Diaries devrait commencer à la rentrée ou dans le courant de l’automne aux Etats-Unis alors que TF1 devrait diffusée la saison 2 à partir de 2012 seulement. Quant à la saga Twilight, seul le quatrième tome Breaking Dawn (Révélation en français) reste à adapter. Ce dernier sera, comme Harry Potter et les Reliques de la Mort, divisé en deux films pour des sorties prévues le 16 novembre 2011 et à l’automne 2012 pour la conclusion.

Si Twilight touche à sa fin (pour le moment en tous cas), True Blood et The Vampire Diaries ont encore de beaux jours devant eux puisqu’une cinquième saison a déjà été commandée pour True Blood alors que la diffusion de la saison 4 n’est pas encore terminée et parions qu’il en ira de même pour The Vampire Diaries. Les vampires seront encore parmi nous pour un moment alors évitez les promenades nocturnes, n’invitez pas n’importe qui dans votre maison et gare à vos artères !

Liste des références littéraires :

STOKER, Bram. Dracula. 1897

RICE, Anne. Interview with the Vampire (Entretien avec un vampire). 1976

SMITH, L.J. The Vampire Diaries (Journal d’un vampire). 1991-

HARRIS, Charlaine. The Southern Vampire Mysteries (La Communauté du sud). 2001-

MEYER, Stephenie.  Twilight (Fascination). 2005

                                 New Moon (Tentation). 2006

                                 Eclipse (Hésitaion). 2007

                                 Breaking Dawn (Révélation). 2008

Et pour ceux qui souhaiteraient en apprendre davantage sur les vampires et leurs origines, je conseille vivement :

BRASEY, Edouard. Traité de vampirologie. Le Pré aux Clercs. 2009

Fanboys

Cette affiche devrait vous rappeler quelque chose. Si ce n’est pas le cas, prêtez un peu plus attention aux sabres laser … ça y est vous y êtes maintenant ? Alors c’est parti pour une virée plutôt déjantée à travers les Etats Unis en compagnie de quatre fanboys ! Hier, le 2 août, le DVD de Fanboys est sorti et doit nous dévoiler le côté poilant de la force !

Ces fanboys, Eric, Linus, Windows et Hutch, ce sont des inconditionnels de Star Wars. J’entends par là, la trilogie originale car le film se déroule en 1998, six mois avant la sortie de l’épisode I : La Menace Fantôme qui débutera une nouvelle trilogie. Seulement, Linus est malade et condamné alors ils décident de s’introduire dans le Skywalker Ranch de George Lucas afin de visionner le film avant tout le monde. Ils prennent alors la voiture de Hutch et partent à l’assaut du ranch.

Aux Etats Unis, Star Wars a été et est aujourd’hui encore un véritable phénomène et il est possible d’avoir un aperçu de ce phénomène dans les bonus du DVD qui nous montre les mois précédents la sortie de La Menace Fantôme. Bien sûr, le film est truffé de références à la saga de George Lucas et certaines stars y ayant participé font une apparition.
Mais Fanboys ne se contente pas de faire des références à Star Wars et d'autres piliers de la science fiction sont mentionnés, notamment Star Trek. William Shatner qui a été le Capitaine Kirk apparait également dans le film. Les geeks, ces spécimens dont on a pu faire plus ample connaissance avec la série Big Bang Theory, ne sont pas épargnés ! Sans eux la science fiction ne serait pas tout à fait la même car leur connaissance absolue de ces mondes fantastiques est précieuse pour faire fonctionner l'humour du film ! Mais, nos héros étant fans de Star Wars, les fans de Star Trek, les "Treky", sont leurs ennemis ! Alors, quand l’un d’entre eux traite Han Solo de “petite fiotte” rien ne va plus ! Et j’ai envie de dire qu’effectivement, il est allé trop loin !

En résumé, un film qui plaira à tous les fanboys et les fangirls rien que pour le plaisir de partager ces références si particulières à l’univers de Star Wars !
Voici un petit aperçu avec la bande annonce:

Que la force soit avec vous !

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Willow

Pas question dans ce blog de ne parler que de nouveaux films car bien des chefs d’œuvre sont déjà derrière nous ! Pour ce premier article traitant d’un “vieux” film, j’en ai choisi un qui me tient particulièrement à cœur et qui est aussi vieux que moi ! Sorti en 1988 et réalisé par Ron Howard, Willow n’a malheureusement pas eu autant de succès que son créateur, George Lucas, l’espérait. Il a cependant obtenu de bons résultats et avait même été présenté hors-compétition au Festival de Cannes lors de sa sortie. Aujourd’hui encore en France, après bientôt vingt-six ans, il est encore diffusé régulièrement à la télévision lors des vacances de Noël ou de printemps.

Une prophétie fait trembler un tyran

Une bonne vieille prophétie - ça fait toujours son effet  et c'est sur l'une d'elles que commence Willow : un bébé portant une marque de naissance sur le bras causera la perte de la terrible reine Bavmorda. Alors, celle-ci emprisonne toutes les femmes enceintes du royaume dans ses geôles pour trouver le bébé et procéder au rituel  qui doit l'envoyer dans le néant. Mais, comme l'a écrit C.S. Lewis : “The very steps taken to prevent the fulfilment of the prophecy actually bring it about.” (Lewis, Of This and Other Worlds) Autrement dit : Ce que l’on fait pour empêcher l’accomplissement d’une prophétie ne fait que lui permettre de s’accomplir. Et, en effet, lorsque nait l’enfant, sa mère persuade la sage-femme de la cacher de la reine. La sage-femme s’enfuit alors avec le bébé, mais, rattrapée par les chiens de Bavmorda, elle la dépose dans un nid flottant pour qu’elle descende la rivière, sur laquelle elle sera trouvée par les enfants de Willow.

L'ennemie de la petite Elora  lui apporte de nombreux alliés à commencer par le Nelwyn, Willow Ufgood. Mais il y a aussi le petit peuple de la forêt : les fées et les brownies, ainsi que la magicienne Fin Raziel et le soldat Madmartigan - l'armée de Galladorn se joindra elle aussi au combat et même la fille de Bavmorda, Sorsha, finira par se retourner contre sa mère.

Elora est sauvée parce qu'elle est menacée et c'est parce que d'autres se rallient à la cause de cet innocent bébé menacé par une reine tyrannique que la prophétie s'accomplit et qu'indirectement Elora cause la perte de Bavmorda qui devient la victime du rituel qu'elle préparait pour la petite. Dur dur d'être un tyran - demandez à Chronos / Saturne ou Voldemort...

"Even the smallest person can change the course of the future." (Tolkien, The Lord of the Rings)

Elora n'est même pas née quand la prophétie fait d'elle celle qui devra libérer e royaume du joug de Bavmorda. Mais ce bébé n'est pas la seule "petite" personne impliquée dans cette histoire. Après tout, le film ne s'appelle pas Elora mais Willow ! De la race des Nelwyns, Willow est une personne de petite taille comparé aux Daikinis comme Bavmorda ou Madmartigan. Et pourtant, c'est grâce au courage de Willow qu'Elora va pouvoir s'en sortir et la prophétie s'accomplir. Fermier, il rêvait de devenir l'apprenti du Grand Aldwyn qui devait ainsi le former à l'art de la sorcellerie. Mais le destin s'en mêle et il devient à la place le parrain d'Elora Danan, que l'on pourrait appeler l'Elue ! Selon les villageois, il est trop dangereux de garder l’enfant et elle doit donc être ramenée aux siens. Commence alors pour Willow une aventure qui l’emmènera plus loin qu’il n’aurait jamais pensé aller. Willow confie l'enfant à Madmartigan mais ce grand dadet se révèle d'abord incapable de la protéger puisque les minuscules brownies, Franjean et Rool, ont réussi à la lui voler - heureusement, ils ne voulaient à la petite aucun mal et souhaitent seulement servir sa cause. Mais cela prouve bien que les plus grands ne sont pas toujours les plus capables, comme le savait bien J.R.R. Tolkien !

Le cas du Nelwyn Willow rappelle en effet celui des hobbits du professeur anglais, et notamment Frodo qui amène l'Anneau Unique jusqu'à la Montagne du Destin -avec l'aide de Sam- où il sera finalement détruit -avec l'aide de Gollum (RIP). Ce n'est pas un hasard car l'histoire de la genèse de Willow veut que George Lucas ait écrit le script après avoir été dans l'impossibilité d'acheter les droits d'adaptation du Hobbit de Tolkien. Il aurait ensuite créé son propre héros de petite taille !

La fille rebelle et le soldat renégat

Assez rapidement, les destins de Willow et d'Elora deviennent liés à celui de Madmartigan. Quand l'armée de Bavmorda les rattrape, menée par Sorsha, ils prennent la fuite avec les brownies et arrivent à les semer pendant un temps - le temps de trouver Raziel. Mais quand leur chemin croise à nouveau celui de Sorsha et ses soldats, ils sont faits prisonniers. Malgré toutes ses protestations initiales, Madmartigan s'est pris d'affection pour Willow et Elora : "She's kinda cute... when she's quiet" dit-il au Nelwyn. Ainsi, il se battra contre Bavmorda jusqu'à la fin. Mais Madmartigan a de la place dans son cœur pour une personne supplémentaire comme le lui suggère la poudre des cœurs brisés. Sous l'emprise de la poudre, Madmartigan fait une déclaration enflammée à Sorsha : "You are my sun, my moon, my starlit sky. Without you, I dwell in darkness!" alors que quelques minutes plus tôt il voulait casser la jambe avec laquelle elle l'avait frappé au visage : "I hate that woman" qu'il marmonne. Ce qu'il répète quand il reprend ses esprits, mais avec quelque hésitation : "I don't love her, she kicked me in the face! I hate her! Don't I?" Et, contre toute attente, après une prise d'otage ratée, Sorsha réalise que ces sentiments sont partagés alors qu'elle le voit se démener pour la cause d'Elora. Ainsi, pour Sorsha, c'est un tournant majeur : elle ne peut plus soutenir sa mère, le pouvoir et la haine ne peuvent être les seuls chemins. Alors elle aussi prend le parti d'Elora et quand Bavmorda est finalement vaincue, Madmartigan et Sorsha deviennent des parents adoptifs pour Elora alors que son parrain, Willow, rentre chez lui pour retrouver ses propres enfants. Les deux tiennent d'abord plus du anti-héros que du héros -après tout, c'est dans une cage aux corbeaux que l'on rencontre Madmartigan pour la première fois et quand son ami Airk refuse de le libérer, cela ne nous donne guère un bon aperçu du personnage !

"La route se poursuit sans fin" (Tolkien, The Lord of the Rings)
Les effets spéciaux de Willow qui auront servi entre autres à créer des monstres et des créatures telles que les Brownies (aussi petits qu’un pouce) étaient précurseurs à l’époque où le film est sorti. Bien sûr, aujourd’hui tout cela paraît vieux, voire kitch, mais cela fait partie du charme de ce film !

Pour ceux qui maitrisent l’anglais, sachez qu’un livre, écrit par Wayland Drew, a été tiré du film Willow et donne des précisions intéressantes sur les différents personnages, Sorsha et Madmartigan notamment. Une trilogie réalisée en collaboration entre George Lucas et Chris Claremont retraçant l’histoire d’une Elora plus âgée lui fait suite et est parue ces dernières années en France sous le titre général Willow aux éditions Soleil, collection Arkhanes :

1. Lune d'ombre
2. Crépuscule d'ombre
3. Etoile d'ombre
L'histoire y commence un an après la première aventure de Willow. Celui est tiraillé entre sa famille et la magie qu'il sent gagner en puissance et qui le pousse à accomplir de plus grandes choses que le travail de sa terre. C'est en rêve que Willow rejoint ses anciens comagnons, Madmartigan et Sorsha, pour l'anniversaire d'Elora mais ce soir-là, le château de Tir Asleen est détruit. Nous retrouvons Willow -désormais nommé Thorn Drumheller d'après le surnom que lui ont donné Madmartigan et Sorsha- treize ans plus tard dans un monde dévasté. Il retrouvera alors Elora qui devra encore une fois sauver le monde et ainsi accomplir sa destinée.

Vous l'aurez compris cette trilogie est bien plus sombre que le film de 1988 qui visait un public familial. Mais cela permet à George Lucas de développer le monde qu'il a créé et de traiter un sujet qui semble le passionner : la part d'ombre qui se cache en chacun de nous. On a déjà vu Anakin Skywalker y succomber totalement pour finalement en revenir dans Le Retour du Jedi, puis ce fut le tour de son fils Luke de lutter contre son côté obscur et de le vaincre. Maintenant, c'est au tour d'Elora. Après un livre tiré du film, pourquoi pas des films tirés de la trilogie qui lui fait suite ? Il semble que ce ne soit pas à l'ordre du jour mais sait-on jamais... Maintenant que Warwick Davis a remisé son costume de professeur Flitwick au placard, il pourrait, après 26 ans, vouloir enfiler de nouveau celui de Willow !
Mais, malgré tout, c'est Willow que je voulais retrouver et pas Thorn Drumheller... l'enfant qui a grandi avec Willow, Legend et Princess Bride s'est sentie un peu trahie !