Bilbo

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- Une touche de Jane Eyre et une pincée des Hauts de Hurlevent dans la recette du Jardin Secret

- Les héroïnes en tous genres de Jane Austen

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

The translation of some articles into English is in progress and will soon be available.

mardi 10 juin 2014

Coup de gueule et foutage de gueule en Terre du Milieu

Entre 2001 et 2003, nous avons eu droit à une adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson et son équipe. Aujourd'hui, dix ans plus tard, c'est au tour du Hobbit d'apparaître sur les écrans.
Je me souviens de mon enthousiasme à cette nouvelle, de mon soulagement quand j'ai appris que Peter Jackson et la même équipe seraient aux commandes. "Bilbo ! Bilbo ! Bilbo !" que je m'exclamais en sautillant avant de me rendre au cinéma. Mais le soufflé de mon enthousiasme est retombé.
An Unexpected Story
Comme mon cher Bilbo part pour un voyage inattendu, je suis moi-même entraînée dans une histoire que je ne connais pas malgré le fait que j'ai lu le roman plus d'une fois.
Alors que le début du film est relativement proche de celui du livre - la rencontre avec Gandalf, par exemple - une fois la compagnie en route, tout bascule avec l'arrivée d'Azog et sa troupe d'orques (Azog qui soit-dit-en-passant est censé être mort à l'époque des événements du Hobbit).
Ces derniers deviennent les antagonistes principaux de l'histoire et viennent hanter l'écran bien trop souvent à mon goût. Plus énervant encore, je comprends à la fin de ce premier film qu'ils seront présents tout au long de la trilogie. Ils piquent même le rôle des gobelins censés poursuivre la compagnie avant qu'elle ne soit secourue par les aigles ! Faut pas abuser !
La trame concernant Dol Guldur et le Nécromancien avait été annoncée et je trouvais intéressant d'explorer les aventures de Gandalf hors de la compagnie et le retour de Sauron au pouvoir avant les événements du Seigneur des Anneaux. Mais là encore ça part un tantinet en vrille. Jackson & Co profite de l'occasion pour nous présenter Radagast - et pourquoi pas - mais ils ne l'ont pas loupé... la fiente sur le visage est un peu too much... le traîneau mené par les lapins aussi....
Et le plus triste dans tout ça, c'est qu'on oublie trop souvent de se focaliser sur Bilbo, le hobbit - vous savez, celui qui donne son nom au film. Heureusement, Martin Freeman fait un hobbit attachant et il y a Golllum et la scène des énigmes dans le noir pour nous rappeler quelle histoire on est allés voir...

The Desolation of Solveig

Rien ne s'arrange avec la deuxième partie de l'aventure. Mon cher Teddy Beorn devient un personnage sombre qui n'aide la compagnie que parce qu'il déteste les orques plus qu'il ne déteste les nains et parce qu'Azog est responsable de l'extinction des siens - encore lui, seriously ?!
Mais ceci n'est pas grand chose face à l'invention de ce qui, je le crains, devindra une tragique histoire d'amour entre l'elfe Tauriel et le nain Kili... Où va-t-on, mais où va-t-on ?

Je ne suis pas bien sûre non plus de comprendre ce qui se passe avec le visage de Thranduil. Est-ce que la soudaine transformation de ses traits est censée illustrer la mal du dragon lui faisant ardemment désirer le trésor sous la montagne ? Souffre-t-il d'une rare et étrange forme d'urticaire ? À vous de voir car la seule explication qu'on ait est : "Do not talk to me about dragon fire!"
Et Legolas... J'étais contente de le retrouver même si ses phrases cultes manquent ici. Par contre les prouesses physiques sont bien là... mais encore une fois on tombe dans le too much quand il tire sur les orques en équilibre sur les têtes des nains descendant la rivière dans leurs tonneaux. Même l'oliphant était plus crédible !

Heureusement il y a Smaug même si j'aurais aimé que son entretien avec Bilbo s'en tienne davantage à celui du livre. Dommage aussi que la voix de Benedict Cumberbatch disparaisse trop souvent dans le traitement sonore...



There and Back Again, or is it ?

Je comprends le désir de profiter d'un tel filon en or et de vouloir en tirer un maximum de films et donc d'argent mais pourquoi le faire au détriment de l’œuvre ? Je comprends aussi que pour faire trois films quand deux auraient amplement suffit, même en ajoutant les aventures de Gandalf, il faut encore ajouter des éléments.
Le problème c'est qu'on alterne maintenant entre ajouts sans intérêt (l'idylle Tauriel-Kili) et raccourcis regrettables (Beorn) et qu'en chemin, on perd énormément en qualité. On a l'impression qu'on a voulu en faire une trilogie plus sombre pour se rapprocher du Seigneur des Anneaux qui doit lui faire suite mais, paradoxalement, on tombe bien souvent dans le ridicule... Quitte à se lancer là-dedans, il aurait fallu jouer à fond cette carte et prendre le sujet au sérieux. Au lieu de ça on en vient presque à se demander si ces adaptations ne sont pas des attaques contre les fans de Tolkien.
Jackson & Co on l'air de se servir du Hobbit pour faire ce qu'ils n'ont pas pu faire avec Le Seigneur des Anneaux, par exemple : l'idée de la Arwen guerrière se réalise en partie avec Tauriel.

J'avais attendu ces films tellement longtemps, leur trouvant toutes les excuses possibles pour défendre leurs choix mais c'est devenu impossible ...
Alors je m'en contente pour avoir ma dose de fantasy et parce qu'une infime partie de Terre du Milieu vaut mieux que pas du tout mais j'ai arrêté d'en attendre quoi que ce soit en tant qu'adaptation... je sais où aller pour retrouver mon hobbit : ma bibliothèque !
À quoi s'attendre pour le dernier chapitre ? J'ai envie de vous dire : de la baston (attaque de Smaug), de la baston (Dol Guldur) et de la baston (bataille des cinq armées) ! Peut-être même pourra-t-on y ajouter encore un peu de baston façon Capulet versus Montaigu pour prolonger l'idylle de Tauriel et Kili ... Allez savoir !
D'ailleurs le titre "There and Back Again" a été remplacé par "The Battle of Five Armies". En même temps, il ne reste plus que ça ! Et on va faire 2h30 de film avec un seul chapitre du roman durant lequel Bilbo est assommé par une pierre et ne voit même pas le déroulement de la bataille ! Bref...

7 commentaires:

  1. Je viens de lire ton article et je le trouve assez juste, c'est vrai qu'après le premier volet, j'ai du relire le livre pour me rassurer sur ma mémoire : non je n'avais pas oublié la moitié de l'histoire, c'est Jackson qui en a rajouté une bonne couche! Et la partie avec Beorn est vraiment trop courte! L'atmosphère retransmise dans sa demeure et sa propre personnalité sont loin de ce qui m'avait marqué dans le livre.. Après, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé les deux films, parce que je suis un garçon et j'aime quand ça tatane ^^ Je pense que pour apprécier ces films, il faut les voir comme "inspirés de l'oeuvre de Tolkien" et non comme "une adaptation fidèle" du dit livre. C'est à mon avis impossible d'apprécier ces films si tu t'attends à retrouver la patte de Tolkien :/ J'espère que le troisième volet sera un peu plus proche de l'esprit du livre, wait and see :)

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    1. Ça c'est sûr qu'on ne peut plus les considérer comme des adaptations ! On verra bien ce que réserve le 3...

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  2. Bonjour,
    Félicitations pour cet article très complet.
    Je partage ton avis et me retrouve très souvent dans ce que tu ressens, j'ai moi-même attendu cette trilogie impatiemment. Il m’est arrivé de débattre de certains points et j’aimerais partager mon avis ici.
    (ALERTE SPOILER : Ce commentaire contient quelques révélations sur l’histoire telle que décrite dans le livre. Considérez de lire le livre avant ce commentaire. Ou après. Ou les deux, ça vaut le coup !)

    Azog illustre parfaitement les libertés que se sont octroyées les auteurs, mais pour autant, je pense que la trahison est pire sur d'autres points. Je pense aux transferts réalisés dans les rôles respectifs de Gandalf et Bilbo notamment. La scène clé est pour moi déjà la mythique dispute entre les trolls. Le rôle –magnifique– de Gandalf dans le livre, que l’on comprend après coup, n’est pas endossé par Gandalf dans le film. Bilbo en reprend une partie, au travers d’une argumentation pâlotte. Mais le Gandalf qu’on nous montre est celui du Seigneur des Anneaux, blanc comme neige, héraut du Bien, œuvrant au seul bien de la Terre du Milieu. Celui qui apparaît dans le Hobbit brille grâce à la manipulation. Pour déboussoler les trolls, pour rentrer chez les gens –demandez à Bilbo ou Beorn–, et surtout pour débarrasser la Terre du Milieu d’un dragon ! Dans l’introduction du film 2, la scène à Brée, Thorin reçoit beaucoup trop de crédit par rapport à la marionnette bornée qu’il est dans le livre à mon sens.

    Pour en revenir à l’essentiel, un Gandalf dévoué (et anachronique !) a remplacé celui qui sert avant tout ses propres intérêts. Et cette transformation concerne presque tout le monde. J’ai adoré le livre Le Hobbit, parce qu’il nous raconte l’histoire de Bilbo dans un monde où se côtoient plusieurs peuples qui ne se supportent pas, bien qu’aucun ne soit méchant (à part Wargs, Orcs et Araignées) :
    - Le magicien œuvre plutôt pour le Bien mais est fondamentalement manipulateur ;
    - les Elfes sont irréprochables, mais tant qu’on les laisse tranquille, le reste du monde peut crever ;
    - les Nains sont amicaux avec un sens de l’honneur particulièrement développé, mais extrêmement avides ;
    - les hommes, comme dans toute œuvre de Tolkien, proposent un éventail plus large. La plupart sont faibles, cupides et naïfs, mais certains sont des exceptions.
    - Même le dragon. Il a ses ennemis et ses alliés. Il est avide, incroyable rhéteur (dommage qu’on ait perdu ça d’ailleurs), mais tant qu’on le laisse tranquille, ou plutôt tant qu’on laisse son trésor tranquille, il dort paisiblement.

    En ce sens, j’apprécie le personnage de Radagast tel qu’il est montré dans le film : il est fondamentalement bon comme Gandalf et plus impliqué dans l’histoire que prévu, certes, mais il pense avant tout à lui et à ce qui l’intéresse, la nature. Elle est toujours sa priorité ultime, constamment. C’est littéralement un personnage, au sens où il a ses particularités propres. Il n’a pas besoin des autres pour s’illustrer et ne sert pas seulement à mettre les autres en avant. Ironiquement, il est pour moi le plus proche du livre, même s’il n’y apparaît pas.

    *** Blogspot n’a pas prévu les commentaires si étalés et vous propose de faire une pause dans votre lecture, ce qui n’est probablement pas plus mal. Vous trouverez la suite plus bas. ***

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    1. Bonjour ! Je vais répondre étape par étape moi aussi. C'est très rare d'avoir de si longs commentaires en effet, mais ça fait toujours plaisir !
      Pour reprendre certains points que tu évoques, je regrette en effet beaucoup les changements dans le rôle de Gandalf, d'autant que j'ai toujours préféré Gandalf le Gris à Gandalf le Blanc... Son intervention lors de l'incident des trolls est mythique, et si drôle, et très peu réussie dans le film lorsque Bilbo endosse ce rôle. A croire qu'on veut donner de l'importance au hobbit pour pallier à celle qu'il devrait avoir ailleurs et qu'on lui a enlevée. On tourne en rond !
      De même pour le cas de Beorn, on coupe court à leur arrivée chez lui - peut-être mon moment préféré du livre - et ils s'installent chez lui à leur aise, dormant dans son salon quand il rentre le soir. La transformation de Beorn me gêne réellement. C'est un personnage que j'apprécie particulièrement et il a été réduit à vraiment peu de choses. Autant dire que l'équipe ne voit en lui que son potentiel pour les scènes d'action de la bataille des cinq armées où ils arrachera des têtes d'orques mais son intérêt pour les bonnes histoires n'a aucune importance. D'un personnage bon vivant bien que méfiant il devient juste taciturne et bougon.
      En ce qui concerne Thorin, j'ai l'impression qu'ils ont voulu en faire un Aragorn chez les Nains. Au lieu d'une quête qui est avant tout cupide dans le roman, on le lance sur une quête pour récupérer son royaume si, bien qu'on aurait pu appeler l'un des films Le Retour du Roi Sous la Montagne ! C'est particulièrement clair dans la version longue du premier film où l'on surprend une conversation entre Elrond et Gandalf faisant référence au mal du dragon qui a touché le grand-père de Thorin, cette faiblesse pour les trésors. Après l'Anneau fléau d'Isildur, on nous présente l'or et autres richesses comme celui de Thror. Ne reste plus qu'à savoir si, comme Aragorn résiste à ce qui a causé la perte de son ancêtre, Thorin résistera a ce qui a causé la perte de son grand-père...

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  3. Pour les autres personnages pourtant, la différenciation entre bien et mal semble prendre le dessus. Peu de place est laissée au ressentiment du spectateur. Contrairement au livre, il y a une bonne façon d’imaginer les différents intervenants. Il me semble que Peter Jackson (PJ pour les intimes) était divisé entre deux pistes diamétralement opposées. D’un côté le livre de Tolkien, destiné aux enfants, qui raconte une histoire en faisant appel à l’imagination comme très peu d’autres livres et de l’autre côté le film à succès du Seigneur des Anneaux, riche en effets spéciaux et scènes d’actions, destiné plutôt à un public d’ado et jeunes adultes. Le principal problème pour moi vient du changement de format. Quand bien même la transition du livre au film pour le Seigneur des Anneaux est relativement indolore, il n’en est rien pour Le Hobbit. Passer au format cinéma change fondamentalement l’approche qu’on peut avoir à l’œuvre. Le meilleur exemple pour moi est la scène des géants de pierre. Même si elle est bien réalisée dans le film, elle sort vraiment de nulle part. Le livre quant à lui nous mène sur plusieurs pages dans un spectacle de sons et lumières que chacun a imaginé différemment. Les géants de pierre sont réels pour certains, pour d’autres, il s’agit d’une métaphore filée sur deux pages de la puissance de l’orage. Beaucoup se posent encore la question aujourd’hui. Chacun racontera la scène différemment, et tous ces scénarii seront aussi justes les uns que les autres. PJ n’avait pas cette liberté. Il a essayé de jongler entre les exigences du format et les détails du livre dans le premier film. Il a réussi à frustrer les fans du livre et les personnes qui avaient apprécié ses adaptations du Seigneur des Anneaux. Il a fait un choix clair à partir du second film, le bon choix à mon avis, mais le plus frustrant pour nous, celui de favoriser le genre : l’action et les images ont remplacé l’imagination et la proximité au livre. Azog est, en ce sens, une des conséquences du format. Un film d’action a besoin d’un grand méchant personnifié. Il ne fait pas justice au livre, mais il est la condition pour nous permettre de voir une fois de plus la Terre du Milieu au cinéma.

    PJ a également décidé de garder le point de vue du Seigneur des Anneaux : il fait un film où le spectateur est quasi-omniscient, où tout le monde est connu. Cela justifie en quelque sorte la longueur des films et surtout la trilogie. Pour moi, il s’agit d’une fausse bonne idée : le problème n’est pas vraiment les matériaux ajoutés, puisqu’il s’agit d’éléments non détaillés mais évoqués dans les annexes du Seigneur des Anneaux, mais le point de vue du spectateur n’est plus respecté ! Où est passé le titre ? Le livre nous fait suivre l’histoire du Hobbit, les autres sont à peine évoqués quand ils ne sont pas avec lui (l’accent est mis sur sa rencontre avec Gollum, pas sur les nains qui s’extirpent du repère des Orcs ; le choix de ne pas raconter la bataille des Cinq Armées dans son ensemble dû à l’état de notre cher Bilbo). C’était une bonne idée de vouloir montrer plus d’éléments pour expliquer cette histoire, mais si le prix est de trahir l’histoire en elle-même, ça n’en valait probablement pas la peine.

    *** Deuxième pause, je promets que c’est bientôt fini ! Et le meilleur reste à venir. ***

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    1. Je suis d'accord quant au dilemme entre le roman d'une part et la trilogie SdA à succès qui ont deux publics différents. Pour moi le choix de faire deux films (puis trois) pour y intégrer les aventures de Gandalf, Dol Guldur etc. revenait à choisir de privilégier le public plus large d'ados, jeunes adultes, adultes plutôt que celui des plus jeunes enfants auquel s'adresse le roman. Ce qui me gêne, c'est que j'ai l'impression qu'ils font ce choix commercial sans l'assumer tout à fait. Ça ne m'aurait pas gêner plus que ça qu'on fasse de cette trilogie une histoire plus sombre que celle contée dans le roman et donc plus proche du genre adopté dans l'adaptation du SdA même si ça veut dire y ajouter plus d'action que nécessaire. Ce qui me gêne c'est le côté "farce" qui est donnée à ces scènes d'action et qui casse complètement le ton plus "sérieux", sombre qu'ils veulent apparemment donner à l'histoire en y incluant plus de contexte et d'enjeux qui concernent toute la Terre du Milieu. J'entends par là que beaucoup des nains sont transformés en clowns, en particulier Bombur qui endosse le rôle dégradant du gros rigolo en roulant, rebondissant dans la ville souterraine des gobelins d'abord, puis dans la scène des tonneaux. D'autant qu'ils veulent profiter de l'action pour faire du spectaculaire qui nécessite des effets spéciaux souvent bien trop voyants qui gâchent l'esthétique. Je pense notamment au Legolas élastique qu'on peut voir sauter de nain en nain ou se battre avec un orque à Esgaroth au deuxième plan où on voit bien qu'il ne s'agit plus de l'acteur mais d'une image de synthèse tant les mouvements ne sont pas naturels. Privilégier l'action ne m'aurait pas gênée si ça n'avait pas tant été fait au détriment de l'intégrité de l’œuvre et des personnages.
      Et, si l'omniscience du spectateur peut en partie justifier de la longueur du film, je trouve qu'elle est desservie par l'ajout d'une intrigue telle celle entre Tauriel et Kili qui n'a aucun intérêt et paraît vraiment ridicule. Encore une fois, on veut retrouver ce qu'il y avait entre dans le SdA entre Aragorn et Arwen, une idylle entre deux peuples différents. Alors que s'ils voulaient à tous prix mettre une dose d'histoire romantique, il aurait été beaucoup plus facile et acceptable de jouer sur la réticence de Thranduil à marier son fils héritier à une elfe dépourvue de sang noble. On aurait alors le côté amours contrariées sans en faire ce qui devient presque à mon sens une attaque directe aux fans de Tolkien privilégiant l’œuvre littéraire. D'autant que l'ajout seul de Tauriel à fait tellement de vagues qu'on a, me semble-t-il, desservi son personnage en lui donnant une amourette allant à l'encontre de tout ce qu'a pu écrire Tolkien.
      C'est sans doute parce que je suis insatisfaite sur bien des points de l'adaptation mais j'ai parfois l'impression en les voyant qu'ils sont une vengeance. Le fils de Tolkien, Christopher, n'a pas aimé les adaptations du SdA et qui peut l'en blâmer quand les histoires de son père l'ont bercé depuis l'enfance et qu'il a dédié sa vie à la promotion et la communication de l’œuvre. Mais j'ai l'impression qu'après avoir fait tant d'efforts sur le SdA sans recevoir l'approbation de Christopher Tolkien et du Tolkien Estate, ils ont décidé qu'ils feraient ce qu'il voudraient du Hobbit même si ça veut dire le massacrer... et je crois qu'on peut parler de massacre parce que ce n'est vraiment pas le Hobbit de Tolkien que l'on va voir, c'est tout autre chose, et je ne trouve vraiment pas la plupart des choix judicieux. Là où le SdA voulait faire un compromis entre les lecteurs et les novices, le Hobbit semble mettre les lecteurs sur le banc de touche à coups de pieds aux fesses...

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  4. Afin de ne pas être toujours plus déçue, je limite mes attentes et quand je pense qu'il y Esgaroth et Smaug, Dol Guldur et Sauron ainsi que la Bataille des Cinq Armées, il me semble évident que ce dernier film sera une succession de combats où l'on prendra quelques minutes ici et là pour clôturer les histoires des personnages. J'espère sincèrement qu'il sera donné à Bilbo le rôle qui est le sien : celui de protagoniste.
    Alors, oui, moi aussi j'irai, moi aussi je suis le blog de la production mais il me semble évident quand je repense à la façon dont j'ai attendu la première bande annonce du premier volet tard dans la nuit qu'elle soit diffusée sur internet et mon état d'esprit aujourd'hui, qu'ils ont raté quelque chose...

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