Bilbo

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- Une touche de Jane Eyre et une pincée des Hauts de Hurlevent dans la recette du Jardin Secret

- Les héroïnes en tous genres de Jane Austen

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

The translation of some articles into English is in progress and will soon be available.

jeudi 19 juin 2014

Oh let him be my Teddy Wolf !



Les loups et la lune

On peut retracer l’origine des histoires de loups-garous et de lycanthropie jusqu’à la Grèce Antique. Zeus, dieu des dieux, était connu pour ses métamorphoses animales. Il se transformait pour séduire en secret : il fut un bœuf pour Europe, un cygne pour Léda etc.
Sa forme de loup lui valut l’honneur d’un culte à part entière et le roi d’Arcadie, Lycaon, lui fit élever un temple. Pour le remercier, Zeus descend du royaume des dieux pour partager un repas en sa compagnie. Mais, sans l’en avertir, Lycaon lui sert de la chair humaine - celle d’un esclave ou de son dernier-né, l’histoire ne le dit pas. Insulté, Zeus punit Lycaon en le transformant en loup. Sous cette forme, il sera condamné à chasser sans jamais pouvoir assouvir sa faim. Et toujours, il se rappellera de ce qu’il était jadis : un homme.
Lycaon se retrouve alors enfermé dans la peau d’un monstre sans pouvoir en accepter la monstruosité. Ainsi, il inspire à la fois crainte et compassion. Maudit, il devient un bourreau victime de sa brutalité.
Rien ne lie encore les loups-garous à la lune. En revanche, un autre personnage mythologique est connu pour se changer en loup : Léto revêt cette forme pour donner naissance à ses jumeaux Apollon et Artémis. Ce don de transformation, elle le transmet à sa fille Artémis, déesse de la lune… Mais, c’est surtout au Moyen Âge que loups-garous et phases lunaires deviennent indissociables. On dit que les hommes frappés de cette malédiction se transforment lors des crépuscules des soirs de pleine lune, nouvelle lune et lune rousse.
L’origine de la lycanthropie est diverse mais toujours associée au diable, les hommes doués de cette mutation ne sont pas des êtres recommandables. Un homme peut devenir loup-garou en s’abreuvant à la même source que les loups ou encore en buvant l’eau retenue dans leurs empreintes. D’autres ont recours à un rituel compliqué pour obtenir cette faculté. Les derniers relèvent des maudits, ceux qui subissent les conséquences des erreurs de leurs parents : les enfants du péché, nés des amours interdits des prêtres et des nonnes, par exemple. D’autres subissent la fatalité : ils sont les septièmes fils d’une fratrie ou encore naissent avec un embryon de queue au coccyx.
Mais pour d’autres encore, la transformation n’est pas liée aux phases de la lune mais à la volonté de l’individu. L’esprit de l’homme prend possession du corps d’un loup durant une période. Pendant ce temps, son corps humain ne doit pas être déplacé pour qu’il puisse le retrouver et redevenir lui-même.
Les signes pour reconnaître un loup-garou sont les suivants : des sourcils épais se rejoignant en un seul - à la façon des vampires - une forte pilosité et notamment au niveau du dos et des paumes, ils ont les oreilles positionnées assez bas sur la tête, les yeux injectés de sang et les ongles rougeâtres, dû à leurs activités sanglantes…
La lycanthropie était prise très au sérieux et fit même l’objet de régulations. En 1682, son statut change après un édit du roi Louis XIV proclamant la lycanthropie comme une maladie et non une forme de possession diabolique. On parle alors des lunatiques. Le mot demeure encore aujourd’hui et désigne les personnes d’humeur changeante. Ces changements d’humeur iraient-ils de pair avec les phases lunaires ? En anglais ‘lunatic’ veut simplement dire ‘fou’.
Dans le folklore moderne, tout ceci a été simplifié. Les loups-garous se transforment lors de la pleine lune et la lycanthropie se transmet par morsure (ex : Remus Lupin dans Harry Potter de J.K. Rowling). Le résultat de la transformation est alors une créature hybride mi-homme, mi-loup. Autrement, la lycanthropie est héréditaire, elle est dans les gènes, et la transformation est alors complète : l’homme devient un loup (ex : la famille Lockwood dans The Vampire Diaries, les meutes familiales de True Blood ou encore la tribu indienne de Twilight). Dans ces trois derniers exemples, les loups-garous sont associés aux vampires comme des ennemis ancestraux. C’est également le cas dans les films Underworld, dans lesquels on y fait référence comme des ‘lycans’. Parfois, la morsure du loup y est fatale aux vampires (The Vampire Diaries) mais surtout : où il y a vampires, il y a loups-garous. Au milieu de tout ça, on retrouve tout de même un cas de mutation par possession psychique : celui de Bran et de son loup Summer dans A Song of Ice and Fire de George R. R. Martin. Mais si on retrouve ce cas de figure dans les vieilles légendes, ce n’est aujourd’hui guère considéré comme une manifestation de lycanthropie.
 

Le Petit Chaperon Rouge

Comme de coutume, il existe plusieurs versions de ce conte. Il est d’abord oral et serait déjà raconté au XIème siècle. Dans ces premières versions, le loup mange la grand-mère et cuisine le reste dans l’intention de le donner au Petit Chaperon Rouge. Puis, en 1698, vient la version du français Charles Perrault publiée dans Les Contes de ma mère l’Oye. Dans cette version, pas de happy end… le loup mange la grand-mère et, se faisant ensuite passer pour elle, attire le Petit Chaperon Rouge et la dévore à son tour.
En 1812, c’est au tour des allemands, les frères Jacob et Wilhelm Grimm de publier leur version dans Les Contes de l’enfance et du foyer. Celle-ci est plus gentille avec la grand-mère et sa petite-fille. Si elles se font également avalées, elles sont par la suite sauvées par un chasseur qui ouvre le ventre du loup aux ciseaux, leur permettant d’en sortir. Une petite suite est parfois ajoutée dans laquelle le Chaperon Rouge et sa grand-mère, fortes de leur précédente expérience, piègent un deuxième loup qui voudrait bien faire d’elles son prochain repas.
Pas de loup-garou dans le conte originel… bien que le fait que le loup s’exprime dans notre langue le rapproche de l’humain. Cela dit, il n’est pas rare qu’on donne la parole aux animaux dans les contes ! En revanche, il y a aussi transformation puisque le loup se travestit en revêtant les habits de la grand-mère. Les loups-garous transformés sont dangereux pour les hommes, et, dans la même idée mais en sens inverse, le loup se déguise en humain pour pouvoir se repaître d’une petite fille.
D’ailleurs, avec cet enthousiasme pour le fantastique, des adaptations récentes du conte ont franchi le pas et fait du loup un loup-garou, permettant à ce prédateur de se cacher parmi les hommes (Le Chaperon Rouge de Catherine Hardwicke avec Amanda Seyfried dans le rôle-titre). Dans une autre version, on en fait la victime d’une malédiction puisque le loup ne contrôle pas sa transformation et ne se souvient de rien une fois redevenu humain - il n’a pas conscience de sa condition (Once Upon A Time, épisode 1x15 ‘Red-Handed’).
Quelque soient les versions, adaptations, la notion de prédateur attachée au loup demeure. Le conte fait plus particulièrement référence à une prédation sexuelle. Le loup est une figure masculine face à celle de petite fille du Petit Chaperon Rouge. D’abord charmeur, il devient prédateur et la trompe dans le but de la dévorer après l’avoir attiré dans le lit alors qu’il est déguisé en grand-mère. A travers la figure du loup, on révèle les vices de l’homme… et n’est-ce pas aussi ce que fait la figure du loup-garou ?
Selon Bruno Bettelheim et sa Psychologie des contes de fées, quand elle rencontre le loup dans la forêt, le Petit Chaperon Rouge est prise entre deux feux. Sa mère d’une part qui lui intime l’ordre de ne pas s’éloigner du sentier, et le loup d’autre part qui l’en détourne en lui contant les beautés du sous-bois. Comme l’explique Vladimir Propp dans sa Morphologie du conte, c’est la violation de cette interdiction qui met en route les événements du conte. En quittant le sentier, le Petit Chaperon Rouge permet au loup d’arriver avant elle chez sa grand-mère, de l’avaler et de revêtir ses vêtement pour attendre sa deuxième victime.
Aussi, et toujours selon Bettelheim, le rouge renvoie aux émotions violentes et en particulier à la sexualité. Le chaperon rouge serait donc le signe du pouvoir de séduction mais on appelle bien l’héroïne ‘Petit Chaperon Rouge’ pour nous rappeler qu’elle n’est qu’une enfant et qu’elle est trop petite “pour faire face à ce que symbolise le petit bonnet rouge”. Le loup, en revanche, n’en a cure… Mais chez les frères Grimm, il est opposé à une autre figure masculine : le chasseur, figure paternelle qui sauve le Petit Chaperon Rouge et lui permet de renaître plus mature et forte de ses erreurs passés comme l’indique la petite suite dans laquelle elle tend un piège à un autre loup.



Deux loups pour un Grimm


C’est la citation qui ouvre l’épisode pilote de la série Grimm. Dans ce pilote, nous faisons la connaissance de Nick qui commence à voir des choses étranges autour de lui. Les visages des gens changent sous ses yeux en ceux de créatures monstrueuses : harpies, ogres, loups… Il découvre alors qu’il est un Grimm, un descendants des frères Grimm dont les histoires ne sont pas que des contes de fées. Il peut voir les créatures qui se cachent sous une apparence humaine pour ce qu’elles sont réellement. Dans le même temps, Nick et son équipier Hank enquêtent sur le meurtre d’une jeune femme retrouvée dans un parc. La jeune femme était partie faire un jogging vêtue d’un sweat à capuche rouge… Bien vite, vient s’ajouter au tableau la disparition d’une enfant, elle aussi vêtue de rouge alors qu’elle se rendait chez son grand-père… ça ne vous rappelle rien ?
Hank et Nick suivent alors le chemin qu’aurait dû emprunter la petite jusqu’à ce que Hank fasse remarquer qu’il prenait des raccourcis étant petit... Et maintenant ? Les deux policiers s’enfoncent alors dans les bois et débouchent sur une rue devant la maison d’un homme : Monroe. Mais, alors que ce dernier prend son courrier, des enfants passent dans la rue et Nick voit sont visage prendre l’aspect de celui d’un loup.
Encore peu habitué à ses nouveaux pouvoirs de Grimm, Nick voit là la preuve qu’il s’agit de leur coupable mais Hank lui assure qu’ils n’ont rien pour l’inculper. Alors, la nuit, Nick se rend de nouveau chez Monroe. Celui-ci lui révèle qu’il est un blutbad, un “grand méchant loup” pour les ancêtres de Nick. Mais il lui assure qu’il s’est rangé et n’attaque plus personne. Nick lui demande donc de l’aider à retrouver la petite fille disparue et Monroe finit par accepter. Il retrouve la piste de l’enfant et elle les conduit jusqu’à une cabane dans la forêt. Monroe ne veut pas se mêler davantage à l’histoire et s’en va alors que Nick appelle Hank en renfort - bien qu’il soit incapable de lui donner une explication quant à la piste à explorer. La cabane est habité par un homme seul. Et, si de premier abord rien ne leur permet de le désigner coupable, Hank remarque en quittant les lieux que l’homme sifflait l’air joué par l’iPod de leur victime. Ils retournent donc dans la maison et sont attaqués par l’homme. Nick voit qu’il est bien lui aussi blutbad et tire. L’homme meurt avant de leur dire où est la petite mais Nick trouve une trappe menant à un sous-sol et libère l’enfant.


Monroe, le loup et l’agneau

SPOILER ALERT
Cet article prend en compte les quatre saisons de Grimm


Aux loups féroces anonymes

On l’apprend dès le premier épisode, Monroe n’a pas toujours été le loup végétarien qu’il est aujourd’hui. A mesure que les spectateurs apprennent à le connaître, un peu plus de son passé est révélé. On apprend par exemple qu’il vient d’une famille très traditionnelle dont les membres sont intraitables sur certains points comme, par exemple, le mélange entre les ‘races’ de Wesen. Quant à fréquenter un Grimm, n’en parlons pas ! Ainsi, on imagine que Monroe grandit avec l’idée qu’être un prédateur est normal, que c’est dans la nature des choses. A plusieurs reprises, lorsqu’il raconte des histoires à Nick, il reconnaît franchement, ou à demi-mots, qu’il a été violent. Par exemple, il parle de son ancienne petite-amie du lycée qui l’a quitté pour un Klaustreich, Wesen connus pour être des brutes, et qui la battait. Quand Nick demande si la police l’a retrouvé, Monroe répond : "The police didn’t, but somebody did !" En d’autres termes : il s’est occupé lui-même de son cas...

A un certain point, nous faisons la connaissance d’Angelina, Blutbad elle aussi. Elle et ses frères étaient les compagnons de chasse de Monroe avant qu’il ne se range. Quand elle revient pour venger l’assassinat de ses frères par des Baueuerschwein (cochons), Monroe rechute et quelques lapins trinquent. Cependant, il refuse de se mêler à la guerilla entre Baueuerschwein et Blutbad – ce qui ne sera pas toujours le cas. Pour autant, ce ne sera pas la dernière fois que l’on verra Angelina. Approchée pour tuer Monroe, elle accepte le contrat dans le but de le mettre en garde et, avec l’aide de Nick, tendre un piège aux commanditaires. Malheureusement, Angelina ne s’en sortira pas et Monroe s’attaquera à son meurtrier de manière impitoyable. Puis, il enterrera sa vieille amie à la façon des Blutbad, en hurlant à la mort, et lui laissera sa montre après l’avoir brisée sur sa tombe – tendre geste lorsque l’on connaît l’amour de Monroe pour les montres et les horloges. 

Quand à la guerilla entre Blutbad et Baueuerschwein, elle prend un nouveau tour quand un Baueuerschwein chef de restaurant se met à empoisonner ses clients Blutbad, causant l’explosion de leur estomac. L’une des victimes est un ami de Monroe qui, comme lui, a laissé derrière lui sa nature de chasseur. Cette fois, Monroe ne restera pas en dehors de ça et, s’il n’y avait eu Nick, il aurait probablement fait justice lui-même. Au lieu de ça, lui, Nick et plusieurs autres Blutbad tendent un traquenard au Baeuerschwein pour l’obliger à avouer son crime à la police.

En règle générale, si Monroe est dans une position où il doit protéger quelqu’un, il oublie ses principes de non-violence, même lorsqu’il s’agit de protéger la tante de Nick à l’hôpital alors qu’ils se connaissent à peine et qu’elle est elle-aussi une Grimm. Il a fait une promesse alors quand les problèmes se présentent à l'hôpital sous la formes d'assassin, Monroe les prend à bras le corps - littéralement !

Ainsi, par petites touches, on voit chez Monroe la violence qui caractérise les loups-garous. Cependant, maintenant qu’il a arrêté ses activités de prédateur, ses rechutes – quand il y a rechutes – sont émotionnelles, instinctives pour venger, protéger les siens. Ce n’est jamais gratuit. Bien que Monroe puisse se transformer à volonté, il reconnaît que les nuits de pleine lune sont pour lui plus difficiles (2x03), ce qui le rapproche de la figure classique du loup-garou. Mais le contrôle a ses avantages et peut servir à effrayer les sales gosses les soirs d’Halloween !



Consultant du policier, bras droit et ami du Grimm
On ne peut pas dire que Nick et Monroe partent du bon pied puisque le deuxième est accusé de meurtre par le premier sur le seul critère de ce qu’il est : un Blutbad. Nick reconnaît son erreur et retournera consulter Monroe lors de ses prochaines enquêtes impliquant des Wesen. Monroe est en effet le seul avec qui il peut discuter de la question. Et, puisque les livres reçus par Nick en héritage sont en partie rédigés en allemand, Monroe lui sert également de traducteur. Il est aussi profiler : il connaît les Wesen et leur nature et peut guider Nick dans ses recherches. En fait, Monroe est pour le policier qu’est Nick un consultant ; personnage que l’on retrouve dans beaucoup de séries actuelles sous différents visages : l’anthropologue (Bones), le tritureur de cervelle (Mentalist), l’écrivain (Castle) ou encore le faussaire (FBI : duo très spécial) sans oublier l'un de ceux par qui tout a commencé : le médecin, en la personne du Dr Watson, collègue du célèbre Sherlock Holmes. Ceci donne lieu à des situations comiques puisque Monroe s’implique dans les enquêtes, joue les infiltrés sous couverture etc. : tout ce que Nick ne peut faire avec Hank. Monroe est l’autre équipier comme la maîtresse est à l’épouse ‘l’autre femme’ !

Mais bien vite, leur relation va plus loin que la seule association. Alors qu’il est hospitalisé et que Hank est en danger aux mains d’un ogre, Nick confie les clés de la caravane à Monroe et celui-ci s’y rend pour la première fois – dans le but de récupérer une arme qui pourra neutraliser l’ogre. Il existe maintenant entre eux une confiance certaine. D’ailleurs, les deux hommes, maintenant amis, se battent l’un pour l’autre. Nick se jette littéralement dans la fosse aux lions pour sauver Monroe d’un cirque de Wesen où il a atterrit par sa faute. Dans l’épisode 1x09, on voit Monroe tomber dans un piège et se faire battre au sang par des Reapers pour le mettre en garde : sa relation avec un Grimm n’est pas appréciée. Mais, quand Nick voyant son visage tuméfié, lui promet qu’il ne l’impliquera plus dans ses histoires, Monroe refuse qu’il en soit ainsi et exprime le souhait de continuer à l’aider. La relation devient si fusionnelle que Monroe en est jaloux quand Nick appelle Rosalee pour des conseils plutôt que lui !
A un certain point, leur relation prend encore un nouveau tour quand ils deviennent colocataires. On les voit alors devenir un véritable vieux couple ! D'autres Wesen s'ajoutent à leurs amis et le groupe s'élargit peu importe qui est quoi, ils sont simplement des hommes et c'est ensemble qu'ils regardent le foot une bière à la main !

Enfin, tous deux affrontent des situations de vie ou de mort tous les jours ou presque et puis c’est en aidant Nick que Monroe rencontre Rosalee alors il est tout naturel qu’il le choisisse pour témoin de mariage. Tout ce qu’il aura à faire c’est porter des lunettes afin que les autres Wesen ne sachent pas qu’il est un Grimm – ça ferait désordre !
La relation entre Nick et Monroe met fin à des siècles d'inimitié entre deux espèces. Fut un temps, et pour beaucoup encore aujourd'hui - comme les parents de Monroe au début - ces deux personnages n'auraient j'amais dû être amis. Ils sont le Grimm et le Blutbad, le chasseur et le loup, et pourtant !


Cœur en or et pattes de velours
L’altruisme de Monroe est mie en lumière dès l’épisode 1x07 lorsqu’il se joint à Nick pour venir en aide à une jeune Blutbad se cachant dans la forêt. Kidnappée alors qu’elle était petite, elle s’est échappée et est restée cachée dans la forêt depuis ce jour, loin de toute forme de civilisation. Leur nature commune va aider Monroe à gagner sa confiance et il s’attache vite à la jeune fille, faisant tout pour la sortir de sa situation.

On l’a vu, Monroe n’est pas un loup comme les autres et sa propension à jouer paisiblement du violoncelle,
collectionner bien trop d’horloges et de coucous, décorer avec excès sa maison à chaque fête de Noël ou d’Halloween et rouler dans sa coccinelle jaune soleil lui donne un côté pépère ! Mais quand il le faut, ceci n’empêche pas Monroe de devenir un véritable héros, comme on en trouve dans les contes de fées ! Il abat un ogre qui aurait massacré Hank sans son intervention. Il s’engouffre dans l’antre d’un dragon pour secourir Juliette à qui l’on fait jouer le rôle de la princesse en détresse ! L’évolution de sa relation avec Juliette est amusante. D’abord, la situation est un peu bancale. Lorsqu’il la sauve, il se présente comme un détective privé et quand elle l’invite à dîner chez elle et Nick pour le remercier, il est bien incapable d’expliquer sincèrement comment tous deux se sont rencontrés ! Mais pendant la période amnésique de Juliette, durant laquelle tous souvenirs de Nick lui ont été enlevés, elle se souvient de Monroe et c’est vers lui qu’elle se tourne pour réapprendre à connaître Nick et pour confier ses doutes et ses peurs. Plus tard, une fois les choses rentrées dans l’ordre, les rôles s’inversent et elle aide Monroe à installer ses décorations de Noël pour surprendre Rosalee.
Le personnage de Rosalee arrive au cours de la première saison. Tous deux se rencontrent pendant l’enquête sur le meurtre du frère de Rosalee. Comme lui, elle s’implique dans l’enquête et en profite même pour lui sauver la vie ! Et, quand Monroe lui amène des fleurs pour la remercier, elle lui apprend qu’elle va reprendre la boutique de son frère et rester à Portland. Ils deviennent amis. Il l’aide à remettre le magasin en ordre, tient la boutique lorsqu’elle doit s’absenter. Bien qu’il y ait toujours des contretemps, leur relation devient sérieuse et ils finissent par emménager ensemble à la demande maladroite de Monroe dans son éternel gilet et nœud papillon ! Puis, ce sera la demande en mariage, la bague dissimulée dans un coucou – évidemment !
Pour autant, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Monroe est obligé de couper les ponts avec ses parents qui au début n’acceptent pas la Fuchsbau qu’est Rosalee. Sans parler des enquêtes de Nick, ses problèmes de Grimm, ou encore ceux du Conseil des Wesen ou de la Résistance !
Par sa singularité, Monroe est sans doute le personnage le plus attachant de Grimm. Il est profondément gentil. Il est tout – ou presque – sauf ce qu’on attend d’une figure de loup-garou, un peu à la manière de Remus Lupin dans Harry Potter, lui aussi un personnage particulièrement apprécié des fans et le préféré de J.K. Rowling.

Cependant, la vie bien rangée de Monroe était amusante en contraste avec les péripéties que lui attiraient sa relation avec Nick. Aujourd’hui que Hank est au courant de tout ce qui concerne Grimm et Wesen, Nick n’a plus besoin d’avoir les mêmes secrets pour lui et Monroe est moins sollicité qu’avant. Espérons que ça change !



















Sources primaires :
GRIMM, Jacob et Wilhelm, "Le Petit Chaperon Rouge" in Contes de l'enfance et du foyer
PERRAULT, Charles, "Le Petit Chaperon Rouge" in Les Contes de ma mère l'Oye 

Sources secondaires :
BETTELHEIM, Bruno, La Psychanalyse des contes de fées
BRASEY, Edouard, Le Grimoire des loups-garous
BRASEY, Edouard, La Petite Encyclopédie du merveilleux
PROPP, Vladimir, La Morphologie du conte