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NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

The translation of some articles into English is in progress and will soon be available.

samedi 13 septembre 2014

"I am no knight!" : the strange case of Sandor 'the Hound' Clegane

SPOILER ALERT
Cet article prend en compte l'intégralité des romans parus et comporte donc des spoilers quant aux histoires de Sansa, Arya, Brienne, Cersei et bien sûr, Sandor 'the Hound' Clegane pour qui ne les aurait pas lus ou n'aurait pas vu les quatre saisons de l'adaptation par HBO, Game of Thrones.

C'est dans les années 90 que le voyage de George R. R. Martin au cœur du monde de Westeros et ses alentours a commencé - du moins c'est à cette époque que le fruit de son travail commence à être publié sous le titre d'ensemble A Song of Ice and Fire. L'aventure continue aujourd'hui puisqu'encore deux tomes - au moins - restent à paraître et que la saga est en cours d'adaptation par la chaîne HBO depuis 2011.
Les romans sont divisés en chapitres prenant à tour de rôle le point de vue des différents personnages. Pourtant, c'est un personnage auquel GRRM n'a pas donné de point de vue (PDV) direct qui m'intéresse : Sandor 'the Hound' Clegane. Ce n'est qu'à travers le regard et la sensibilité des autres personnages que le lecteur peut donc tenter de le cerner.
Parmi ces personnages dotés d'un PDV personnel, ce sont Sansa et Arya Stark qui vont être les plus intéressantes car elles vont côtoyer Sandor de plus ou moins près - quelque chose annoncé dans un rêve de leur frère, Bran, et qui prend alors des allures de prophétie:
He saw Sansa crying herself to sleep at night, and he saw Arya watching in silence and holding her secrets hard in her heart. There were shadows all around them. One shadow was dark as ash, with the terrible face of a hound. Another was armored like the sun, golden and beautiful. Over them both loomed a giant in armor made of stone, but when he opened his visor, there was nothing inside but darkness and thick black blood. (AGOT, Bran III)
L'ombre "with the terrible face of a hound" fait référence de façon évidente à Sandor Clegane dont le surnom est 'the Hound' et dont le heaume en a la forme. De plus, l'ombre est décrite comme "dark as ash" (cendre) dans le rêve tandis que l'armure de Clegane est décrite à plusieurs reprises comme "soot black" (suie). Quant aux autres ombres, on peut penser qu'il s'agit de Jaime Lannister pour l'ombre à l'armure dorée puisque l'un de ses serments concerne les filles Stark. Quant à la troisième, il pourrait s'agir de Gregor Clegane, le frère de Sandor. Mais ceci est une autre histoire - bien que je serai obligée de revenir sur cette troisième ombre plus tard.
Il est également intéressant de remarquer que des enfants Stark, Sansa et Arya sont les seules à perdre leur louve. Elles les perdent chacune rapidement et à la même période, bien que dans des conditions différentes. Arya chasse Nymeria en lui lançant des pierres pour la protéger de la sentence de Cersei mais on entend régulièrement parler d'une louve gigantesque à la tête d'une meute dans la région où l'incident a eu lieu. Il est donc fort probable qu'il s'agisse de la louve d'Arya et peut-être se retrouveront-elles un jour. Quand à la louve de Sansa, Lady, elle est abattue à la place de Nymeria parce que Cersei exige une tête pour réparer les torts causés à son fils. Ainsi, les deux filles perdent leur louve et vont chacune leur tour se rapprocher de Sandor Clegane. Il est amusant de noter que lorsque la sentence contre Lady est prononcée, le roi Robert dit à Ned Stark "Get her a dog. She'll be happier for it." et Sandor est souvent comparé, voire appelé, un chien et c'est ce qu'est un 'hound'.
Un autre point commun est le changement dans l'identité des filles. Pour chacune d'elles, Sandor a un nom. 'Little bird' pour Sansa et 'she-wolf' pour Arya mais ce qui est intéressant c'est que, peu de temps après le départ de Sandor, quand Sansa se retrouve loin de King's Landing, elle prend une autre identité et même ses chapitres finissent par prendre le nom d'Alayne. De même, Arya change souvent d'identité, se faisant passer pour un garçon après l'exécution de son père. Elle prend plein de noms différents mais ce n'est qu'après sa séparation d'avec Sandor que le changement se fait radical. Elle arrive à Braavos et s'évertue à devenir 'no one' et ses chapitres vont alors prendre différents noms "Cat of the Canals" ou encore "The Blind Girl". Peut-être n'y a-t-il pas de lien entre leur changement d'identité et leur parcours post-Sandor mais la coïncidence est tout de même intéressante à noter.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il me semble également intéressant de citer l'auteur, George R. R. Martin, qui a déclaré :
I am sometimes surprised by the reactions of women, in particular, to some of the villains, who have written me that their favorite characters are Jaime Lannister, or Sandor Clegane 'the Hound', or Theon Greyjoy. All of these are deeply troubled individuals with some very dark sides, who've done very dark things. But, nonetheless, they do draw that response, and quite heavily I think in the case of some of them from my female readers in particular.

Et, comme par hasard, celle qui l'interviewe admet elle aussi particulièrement apprécié Sandor. Et pour cause ! GRRM met, à mon sens, tout en œuvre pour susciter cette réaction et je vais essayer de montrer comment dans le cas de Sandor Clegane. En effet, à partir de A Storm of Swords, on donne à Jaime son PDV ce qui nous permet de le comprendre. De même pour Theon à partir de A Clash of Kings puis à nouveau dans A Dance With Dragons. Mais le cas de Sandor est différent car il ne lui ai jamais donné de PDV et c'est bien principalement à travers ses relations avec Sansa, puis Arya que GRRM arrive habilement à ses fins - des manigances qui, je le reconnais, sont sûrement plus efficaces dans le cas de lectrices que de lecteurs !

Another Beauty and another Beast
Lady Sansa
http://kallielef.deviantart.com/
Des deux filles Stark, Sansa est l'archétype de la jeune lady et c'est d'ailleurs le nom qu'elle donne à sa louve. "Courtesy is a lady's armor" se répète-t-elle souvent. Et d'une armure elle aura bien besoin, mais parfois la courtoisie ne sera pas assez...
Sansa vit dans un petit monde plein de couleurs et de chansons contant les exploits de chevaliers et de belles romances. Il est souvent fait référence à la chanson "Florian and Jonquil" bien que nous n'en entendions pas le moindre vers. C'est de cela que rêve Sansa : d'amour et de chevalerie. Alors quand on la fiance au prince héritier du Trône de Fer, Joffrey Baratheon, elle croit que tous ses rêves sont enfin sur le point de se réaliser. Pourtant, très vite, le rêve se transforme en cauchemar quand Joffrey se révèle morveux, menteur, mesquin, puis violent, sadique et j'en passe ! Lors d'un incident entre Joffrey, Arya et Mycah, le fils du boucher, la louve d'Arya blesse Joffrey. Pour la protéger, Arya la chasse et la reine demande la tête de Lady à sa place. Sansa va alors bien vite regretter d'avoir pris le parti de Joffrey en mentant pour confirmer son histoire. Mais Sansa se voile la face car elle veut encore croire que ses rêves peuvent se réaliser. Elle s'évade dans son monde de chansons et d'amour courtois et le tournoi en l'honneur de son père arrive à point nommé pour Sansa, qui se réjouit de pouvoir être le témoin d'actes d'honneur et de bravoure:
"It is better than the songs," she whispered when they found the places her father had promised her among the high lords and ladies. (AGOT, Sansa II)
Lors de ce tournoi, on nous présente trois figures plus ou moins chevaleresques ! Loras Tyrell a toutes les apparences du 'true knight' qui habite les pensées de Sansa et lui offre même une rose en entrant sur la piste. Et pourtant, Ser Loras choisit une jument en chaleur alors même qu'il sait que son adversaire, Ser Gregor 'the Mountain' Clegane, monte un étalon ce qui s'apparente, si ce n'est à une forme de tricherie, un manque de fair play. Comme dirait Ser Baristan Selmy : "There is small honor in tricks!" Quant à Gregor, il est responsable de la mort d'un des concurrents quand il lui transperce la gorge de sa lance durant une joute. Quand il tombe de son cheval face à Ser Loras, il décapite son étalon avant de s'attaquer à Loras, qui aurait sûrement péri sous les coups n'eut été l'intervention de Sandor Clegane. Les Clegane s'affrontent jusqu'à ce que leur roi leur ordonne d'arrêter. Alors, la dernière joute aurait dû opposer Sandor à Loras mais, admettant lui devoir la vie, Loras proclame Sandor champion :
"I owe you my life. The day is yours, ser."
"I am no ser," the Hound replied, but he took the victory; and the champion purse, and for perhaps the first time in his life, the love of the commons." (AGOT, Eddard VI)
Des trois, Sandor est le seul à ne pas être un chevalier et le seul à avoir fait preuve d'honneur en ce tournoi, normal donc qu'il en soit proclamé le 'true knight'.


Une autre Bête est née
Si l'on a des aperçus de Sandor 'the Hound' Clegane à travers les PDV de Tyrion Lannister ou encore Eddard Stark, c'est bien le PDV de Sansa qui va nous donner un aperçu plus intime de la personne qu'est Sandor. Sansa va en effet très vite nous offrir une toute autre perception du personnage que celle transmise par les seules apparences puisqu'elle va recueillir ses confidences, puis ses conseils et même ses larmes.
Le soir du tournoi en l'honneur d'Eddard Stark, Sandor Clegane est chargé de servir d'escorte à Sansa après le dîner. C'est lors de ce tête-à-tête que Sandor raconte à Sansa comment il a eu le visage brûlé, quelque chose qu'il n'avait jamais confié à personne puisqu'il menace de la tuer si jamais elle le répétait.
A true lady would not notice his face, she told herself. "You rode gallantly today, Ser Sandor," she made herself say.
Sandor Clegane snarled at her. "Spare me your empty little compliments, girl.. and your ser's. I am no knight. I spit on them and their vows. [...]" (AGOT, Sansa II)
Qu'est-ce qui est l'origine de cette haine, ce mépris des chevaliers ? Ce qui est à l'origine de sa brûlure.
Sandor Clegane put a huge hand under her chin and forced her face up. [...] "Take your look."
His fingers held her jaw as hard as an iron trap. His eyes watched hers. Drunken eyes, sullen with anger. She had to look. [...]

The left side of his face was a ruin. His ear had been burned away; there was nothing left but a hole. His eye was still good, but all around it was a twisted mass of scar, slick black flesh hard as leather, pocked with craters and fissured by deep cracks that gleamed red and wet when he moved. Down by his jaw, you could see a hint of bone where the flesh had been seared away. [...]

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"Gregor is five years older than me, the toy was nothing to him, he was already a squire, near six foot tall and muscled like an ox. So I took his knight, but there was no joy to it, I tell you. I was scared all the while, and true enough, he found me. There was a brazier in the room. Gregor never said a word, just picked me up under his arm and shoved the side of my face down in the burning coals and held me there while I screamed and screamed. [...] Four years later, they anointed him with the seven oils and he recited his knightly vows and Rhaegar Targaryen tapped him on the shoulder and said, 'Arise, Ser Gregor.'"

The rasping voice trailed off. He squatted silently before her, a hulking black shade shrouded in the night, hidden from her eyes. Sansa could hear his ragged breathing. She was sad for him, she realized. Somehow, the fear had gone away. (AGOT, Sansa II)


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Ainsi, Sansa - et donc le lecteur - a un aperçu de l'origine de la haine qui habite Sandor et, à ce moment, ils sont en phase. Il a confié son secret et, empathique, Sansa a mal pour lui.

The silence went on and on, so long that she began to grow afraid once more, but she was afraid for him now, not for herself. She found his massive shoulder with her hand."He was no true knight," she whispered to him.""No, little bird, he was no true knight." (AGOT, Sansa II)

Le fait que Sansa fasse un pas vers Sandor lui permet, et au lecteur, de comprendre l'origine de 'the Hound'. Il est motivé par la haine et tout a commencé par cette brûlure qui a fait de lui un monstre physiquement - du moins c'est ce qu'il croit puisqu'il tente de la cacher derrière ses cheveux. Mais elle a surtout fait de lui un monstre en remplissant son cœur de haine et de désir de vengeance, n'y laissant de la place pour rien d'autre.
She made herself look at that face now, really look. It was only courteous, and a lady must never forget her courtesies. The scars are not the worst part, nor even the way his mouth twitches. It's his eyes. She had never seen eyes so full of anger. (ACOK, Sansa IV)
Haine pour son frère surtout et par extension des chevaliers et de la chevalerie en général. Il a en horreur l'hypocrisie de cet ordre qui prêche la défense des faibles alors même qu'ils mettent à sac. The Hound animé par la haine et l'amertume a donc semble-t-il pris le dessus sur Sandor. A croire que le petit Sandor, terrorisé par son frère, avait tiré pour leçon de cet épisode de son enfance que pour s'en sortir il faut être celui qui fait peur. Mais, malgré tout, un certain sens des valeurs et de l'honneur demeure chez lui puisqu'il se refuse à devenir l'un de ces hypocrites. S'il doit tuer pour ses employeurs, très bien, mais il ne le fera pas en prétendant être quelqu'un de bien. Même lorsque Joffrey fait de lui un des sept kingsguards - tous des chevaliers - Sandor accepte mais : "But I warn you, I'll say no knight's vows." (AGOT, Sansa V) Et, en effet, à plusieurs reprises, Sandor insiste : "I am no knight", "I am no ser" alors qu'il répond à "Dog!" quand Joffrey l'interpelle ainsi, ce qui amène Sansa à l'interroger :
"Why do you let people call you a dog? You won't let anyone call you knight.""I like dogs better than knights [...] A hound will die for you, but never lie to you. And he'll look you straight in the face." (ACOK, Sansa II)

Avec cette opinion, qui ressemble à une drôle de déclaration, en tête il est en effet intéressant de noter qu'un chien peut être à la fois un protecteur et un prédateur, deux facettes qui se révèlent chez Sandor. Et c'est ce qui le rapproche du personnage de conte bien connu qu'est la BêteUne ressemblance qui sert les desseins de GRRM bien que celui-ci fasse mine de s'étonner de la réaction de ses lectrices vis-à-vis de Sandor.

"Tais-toi, maudit harangueur, je n'ai que faire de tes flatteries, ni des titres que tu me donnes. Je ne suis pas monseigneur, je suis la Bête, et tu n'éviteras pas la mort que tu mérites."
Voilà ce que répond la Bête au père de la Belle quand celui-ci l'appelle 'Monseigneur' dans le conte de Madame de Villeneuve (1740)... Rings a bell? Sans oublier que GRRM a travaillé à une adaptation du conte pour la télé dans les années 90, je dis ça, je dis rien !
Dans les deux versions du conte, la Bête menace le marchand au début de l'histoire mais par la suite ne se montre pas violent avec la Belle. Pourtant, dans la version de Disney, l'équipe de réalisation a choisi de développer ce trait chez la Bête. Il faut dire que, dans certaines mesures, le personnage de la Bête peut se retrouver chez d'autres personnages bien connus de la littérature. The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr Hide (1886) nous présente un personnage à deux facettes. En 1897, Dracula introduit un vampire tour à tour séducteur et prédateur. Plus proche de la Bête, Eric du Fantôme de l'Opéra (1909) est un homme au visage défiguré qui se cache dans les souterrains, où il emprisonne la chanteuse dont il est tombé éperdument amoureux. Chez Eric, la facette violente de la Bête est développée. On retrouve ces aspects chez Sandor : la double identité, la "monstruausité" physique due à la grave brûlure et la brutalité de son comportement : "Killing is the sweetest thing there is." (ACOK, Sansa IV)
Si l'on tient compte de l'aspect tourmenté du personnage, on peut y voir un stratagème de plus de la part de GRRM. En effet, ce type de personnages a fait des ravages chez la gente féminine avec par exemple le Edward Rochester de Charlotte Brontë (Jane Eyre, 1847) ou encore le Heathcliff de sa sœur Emily (Les Hauts de Hurlevent, 1847), deux personnages hantés par des secrets ou bien motivés par la haine et la vengeance mais avec une sensibilité qui leur permet malgré tout de s'attirer les faveurs des lectrices... Ce type de personnages entre dans la case Byronic hero. Lord Macauley a écrit à propos du Childe Harold (1812-1818) de Lord Byron :
A man proud, moody, cynical, with defiance on his brow, and misery in his heart, a scorner of his kind, implacable in revenge, yet capable of deep and strong affection.
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Maintenant, voilà ce que dit Elder Brother de Sandor dans A Feast for Crows :
I know a little of this man, Sandor Clegane [...] this was a bitter, tormented soul, a sinner who mocked both gods and men. He served, but found no pride in service. He fought, but took no joy in victory. He drank, to drown his pain in a sea of wine. He did not love, nor was he loved himself. It was hate that drove him. [...] Ignoble as it was, the hope of seeing his brother's blood upon his blade was all this sad and angry creature lived for..." (AFFC, Brienne VI)
GRRM utilise une ressemblance avec un type de personnage qui a déjà fait ses preuves auprès des lectrices alors il ne peut être surpris du succès de son Hound ! Elder Brother dit : "He did not love, nor was he loved himself." alors que Macauley parle du Byronic hero comme "capable of deep and strong affection". Si Elder Brother ne l'a pas vu chez le Hound, GRRM nous montre une facette de son personnage qui y ressemble fort. Sandor Clegane a deux noms et deux visages.
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Ser Sandor and Mr. Hound
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Quand on nous présente Sandor, il est au service des Lannister en tant que garde du corps du prince héritier Joffrey, son swornshield et se présente lui comme le chien du prince, puis du roi: "I'm the king's dog" (ACOK, Sansa II) Il est en charge de sa protection et lui doit bien sûr obéissance. Et pourtant... l'attitude de Sandor vis-à-vis de Joffrey est différente de celle des autres membres des kingsguards ou de la cour. Il n'est pour ainsi dire pas impressionné par Joffrey, il lui répond, voire se moque, prenant par exemple le parti de sa sœur Myrcella quand elle le contredit : "She has you there." Joffrey was beaten. (ACOK, Sansa I) ou encore défendant l'honneur du petit frère, Tommen, quand Joffrey critique sa performance à la joute : "Look," the Hound interrupted. "The boy has courage. He's going to try again." (ACOK, Sansa I) Et ce même jour lorsque Sansa veut empêcher Joffrey de tuer un homme en lui disant que ça porterait malheur de tuer un homme le jour de son anniversaire :

Joffrey scowled. He knew she was lying, she could see it. He would make her bleed for this."The girl speaks truly," the Hound rasped. "What a man sows on his name day, he reaps throughout the year."
His voice was flat, as if he did not care a whit whether the king believed him or no. (ACOK, Sansa I)

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Il semblerait que Sandor tente de jouer les médiateurs quand il le peut afin de protéger les autres du sadisme de son roi. Sans doute qu'ayant été la victime de Gregor, ce n'est pas Joffrey qui va l'impressionner. Cependant, s'il lui doit obéissance, on peut imaginer que la cruauté dont fait preuve Joffrey lui rappelle Gregor, et le dégoûte. Et, s'il rit avec lui à Winterfell, il n'intervient pas quand l'oncle de Joffrey, Tyrion Lannister, le gifle à trois reprises, pensant sûrement qu'une bonne leçon de temps en temps ne peut lui faire que du bien ! Il aurait pourtant facilement pu agir d'autant qu'il est de notoriété publique que la reine ne porte pas son frère nain dans son cœur. En revanche, lorsqu'à la fin de AGOT c'est l'attitude de Sansa qui menace Joffrey, il intervient mais ce sans dénoncer les intentions de la jeune fille :
All it would take was a shove, she told herself. He was standing right there, right there, smirking at her with those fat womrlips. You could do it, she told herself. You could. Do it right now. It wouldn't even matter if she went over with him. It wouldn't matter at all."Here, girl." Sandor Clegane knelt before her, between her and Joffrey. (AGOT, Sansa VI)

Son intervention remplit deux buts. D'abord, il protège son roi - c'est son rôle, son devoir - mais dans le même temps il protège Sansa dont il dissimule les intentions alors qu'il eut été facile d'écarter Joffrey et de l'accuser de trahison comme son père avant elle. Protéger Sansa n'est pas son devoir ou alors un devoir par rapport à sa propre morale, ce qu'il juge être juste. Ainsi, de façon dissimulée quand c'est de son roi Sandor Clegane va s'évertuer à protéger Sansa et de façon plus ostentatoire quand la menace est autre. Mais qu'en est-il quand c'est lui qui représente une menace ?
Ses égards pour Sansa se manifestent d'abord sous la forme de conseils :
Ser Meryn and Ser Arys followed him [Joffrey] out, but Sandor Clegane lingered long enough to yank her roughly to her feet. "Save yourself some pain, girl, and give him what he wants.""What... what does he want? Please, tell me.""He wants you to smile and smell sweet and be his lady love," the Hound rasped. "He wants to hear you recite all your pretty little words the way the septa taught you. He wants you to love him... and fear him." (AGOT, Sansa VI)

Sansa retiendra vite cette leçon :
"Do it, girl," Sandor Clegane told her, pushing her back towards the king. His mouth twitched on the burned side of his face and Sansa could almost hear the rest of it. He'll have you up there no matter what, so give him what he wants. (AGOT, Sansa VI)
Ou encore :
"The longer you keep him waiting, the worse it will go for you," Sandor Clegane warned her. (ACOK, Sansa III)
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Mais the Hound en a d'autres en réserve et la plus importante de ses leçons est sûrement de faire voir à Sansa la réalité du monde dans lequel ils vivent. Car si Sansa a maintenant compris qui étaient réellement Joffrey et sa mère, elle veut encore croire à l'existence des 'true knights' dont les chansons content les exploits.
Pretty thing and such a bad liar. A dog can smell a lie, you know. Look around you, and take a good whif. They're all liars here... and everyone better than you. (ACOK, Sansa II)
... autrement dit : Be careful!
Sandor va mettre à mal tout ce en quoi elle croit :

"What do you think a knight is for, girl? You think it's all taking favors from ladies and looking fine in gold plate? Knights are for killing. [...] There are no true knights, no more thant there are gods. If you can't protect yourself, die and get out of the way of those who can. Sharp steel and strong arms rule this world, don't ever believe any different."Sansa backed away from him. "You're awful.""I'm honest. It's the world that's awful. [...]" (ACOK, Sansa IV)

Toutes ces interventions de sa part servent à la protéger de Joffrey mais aussi d'elle-même, de sa naïveté. Elle doit mûrir, accepter le monde tel qu'il est si elle veut avoir une chance d'y survivre. The Hound la protège aussi physiquement lors du soulèvement de la foule à King's Landing. Alors que Boros ou Meryn vont répondre qu'ils ne reçoivent d'ordres que du roi quand Tyrion leur demande de ressortir pour Sansa, Sandor Clegane est déjà sur les rangs :
They had hemmed her in [...] and would have done worse if the Hound had not cut his way to her side. (ACOK, Sansa IV) ; Sandor Clegane cantered briskly through the gates astride Sansa's chestnut courser. The girl was seated behind, both arms tight around the Hound's chest. (ACOK, Tyrion XI)
Mais, comme le prince est aussi la Bête, Sandor est aussi the Hound et alors qu'il s'évertue à protéger Sansa des autres et de ses propres rêves, il semble paradoxalement incapable de la protéger de lui. Ses paroles sont certes violentes en soi mais il lui arrive aussi de se montrer menaçant physiquement. Ainsi, tel le chien qui est son symbole, il se montre tour à tour protecteur et menaçant, passant de l'un à l'autre aussi vite que l'éclair, particulièrement sous l'emprise de l'alcool : He cupped her under the jaw, raising her chin, his fingers pinching her face painfully.. "[...] I never got my song [...] But one day I'll have a song from you, whether you will it or no." (ACOK, Sansa II) alors que l'instant d'avant il la rassurait quant à la nature de Boros : "That one is nothing to fear, girl." The Hound laid a heavy hand on her shoulder. "Paint stripes on a toad, he does not become a tiger." (ACOK, Sansa II)
Lors d'une autre rencontre :
He laid the edge of his longsword against her neck, just under her ear. Sansa could feel the sharpness of the steel. "[...] So long as I have this," he said, lifting the sword from her throat, "there is no man on earth I need fear." (ACOK, Sansa IV)
Quand il s'agit de Sandor, Sansa hésite donc entre effroi et réconfort :
She was afraid of Sandor Clegane, and yet some part of her wished that Ser Dontos had a little of the Hound's ferocity. (ACOK, Sansa IV)
Mais avec cette phrase, elle semble faire son choix ce qui est confirmé par les chapitres suivants - et à vrai dire depuis le début de leur relation puisqu'on avait pu lire : "Somehow the fear had gone away." (AGOT, Sansa II) A l'aube de la bataille de Blackwater, elle prie même pour lui : "He is no true knight but he saved me all the same, she told the Mother. Save him if you can and gentle the rage inside him." (ACOK, Sansa V) Et quand la reine dit à Sansa qu'elle sera sûrement contente de savoir Ilyn Payne là pour les défendre quand le château sera tombé : "I would be gladder if it were the Hound, Sansa thought. Harsh as he was, she did not believe Sandor Clegane would let any harm come to her." (ACOK, Sansa V)
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En fait, même si le personnage est menaçant, il n'a jamais été réellement violent avec Sansa et ce sont plutôt ses tentatives pour la protéger de Joffrey, ou encore de l'émeute, qui marquent Sansa et le lecteur parce que ce n'est pas ce à quoi nous sommes habitués de la part de ce personnage. Ce double aspect du personnage atteint son paroxysme lors de la bataille de Blackwater. Par peur du feu, Sandor déserte et attend Sansa dans sa chambre, encore une fois très alcoolisé. Il vient chercher du réconfort après la bataille, réconfort qu'il n'a pu trouver dans l'alcool. Quelles étaient exactement ses intentions, on ne le sait pas puisqu'il repart sans lui faire de mal. Son âme balançant entre Sandor et the Hound, il lui propose d'abord de l'emmener avec lui :
"I could keep you safe," he rasped. "They're all afraid of me. No one would hurt you again, or I'd kill them." He yanked her closer, and for a moment she thought he meant to kiss her. He was too strong to fight. She closed her eyes, wanting it to be over, but nothing happened. (ACOK, Sansa VII)
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Le rejet passif semble alors réveiller the Hound :
"Still can't bear to look, can you?" she heard him say. He gave her arm a hard wrench, pulling her around and shoving her down onto the bed. "I'll have that song. Florian and Jonquil. You said." His dagger was out, poised at her throat. "Sing, little bird. Sing for your little life." (ACOK, Sansa VII)
Alors Sansa chante. Pas l'histoire de Florian et Jonquil mais l'hymne à la Mère, l'un des sept visages de leur dieu. Et les deux derniers vers rappellent la prière de Sansa pour the Hound :
Sooth the wrath and tame the fury,
Teach us all a kinder way
et malgré la rage et les brumes de l'alcool, il semble l'entendre :
When her voice trailed off, she feared he might kill her, but after a moment the Hound took the blade from her throat, never speaking.Some instinct made her lift her hand and cup his cheek with her fingers. The room was too dark for her to see him, but she could feel the stickiness of the blood, and a wetness that was not blood. "Little bird," he said once more, his voice raw and harsh as steel on stone. Then he rose from the bed. Sansa heard cloth ripping, followed by the soft sound of retreating footsteps. (ACOK, Sansa VII)
Ceci est la dernière interaction entre ces deux personnages et illustre bien les deux facettes de Sandor 'the Hound' Clegane ainsi que les manipulations de GRRM qui nous montre Sansa recueillir les larmes de sa Bête. Mais c'est là loin d'être la seule car l'auteur multiplie les stratagèmes !
En effet, le meilleur atout de GRRM est le doute et il fait tout pour le maintenir car cela laisse au lecteur le loisir d'imaginer ce qui l'arrange. Ainsi, comme le remarque Sansa :
The others [kingsguards] obeyed without question... except for the Hound, but Joff never asked the Hound to punish her. He used the other five for that. (ACOK, Sansa I)
Alors, accepterait-il de frapper Sansa si Joffrey le lui demandait ? On a envie de croire que non mais il a bien tué Mycah, le fils du boucher, sous les ordres du prince. GRRM ne nous laissera pas le savoir car même quand Joffrey finit par le lui ordonner, Dontos le fou intervient : 

"Dog, hit her.""Let me beat her!" Ser Dontos shoved forward, tin armor clattering. He was armed with a 'morningstar' whose head was a melon. (ACOK, Sansa III)

Mais, peu amusé, Joff se tourne vers Meryn et Boros, les habituels bourreaux de Sansa : "Enough," she heard the Hound rasp après quelques coups. Mais ce n'est qu'à l'arrivée de Tyrion que Joffrey mettera fin au spectacle de l'humiliation de Sansa. Face à une Sansa battue par Meryn, dénudée par Boros, Tyrion demande à ce que quelqu'un lui donne de quoi se couvrir et 
Sandor Clegane unfastened his cloak and tossed it at her. Sansa clutched it against her chest, fists bunched hard in the white wool. The coarse weave was scratchy against her skin, but no velvet had ever felt so fine. (ACOK, Sansa III)
Moins GRRM nous en donne et plus on se jette voracement sur le moindre détail, convaincus qu'il s'agit d'une preuve. Une preuve de quoi ? Que Sandor est profondément bon ? Qu'il éprouve des sentiments pour Sansa ? Quoi qu'il en soit, cette cape, il la lui offre une deuxième fois, après la bataille de Blackwater alors qu'il quitte sa chambre :
When she crawled out of bed, long moments later, she was alone. She found his cloak on the floor twisted up tight, the white wool stained by blood and fire [...] A chill wind was blowing, banging the shutters. Sansa was cold. She shook out the torn cloak and huddled beneath it on the floor, shivering. (ACOK, Sansa VII)
Il faut rappeler que la cape a une signification particulière dans le monde de Westeros, celle de la protection. Lors des mariages, la mariée se présente avec une cape portant les couleurs de son père avant d'être recouverte d'une nouvelle cape portant celles de son époux, symbolisant ainsi son passage de la protection paternelle à la protection maritale. Hors, par deux fois, Sansa revêt la cape de Sandor, ce qui est selon moi un symbole de la bienveillance de Sandor à son égard, un petit clin d’œil de la part de GRRM. Pour en rajouter sur ce point, il faut noter que lorsque Sandor se montre doux avec Sansa, GRRM le précise bien et toujours de la même manière :
Sandor Clegane scooped her up around the waist and lifted her off the feather bed as she struggle feebly [...] "Do as you're bid, child," Clegane said. "Dress." He pushed her toward her wardrobe almost gently. (AGOT, Sansa VI) ; With a delicacy surprising in such a big man, he dabbed at the blood welling from her broken lip." (ACOK, Sansa VI) ; "Back to your cage, little bird. I'l take you there. Keep you safe for the king." The Hound gave her a push, oddly gentle, and followed her down the steps. (ACOK, Sansa II) ; The Hound pulled her to her feet, not ungently. (ACOK, Sansa III)
Mais la magouille ultime est certainement la dernière... c'est-à-dire que Sandor Clegane a fait impression sur Sansa, qui fait régulièrement référence à lui après son départ, regrettant son absence :
I wish the Hound were here. The night of the battle, Sandor Clegane had come to her chambers to take her from the city, but Sansa had refused. Sometimes, she lay awake at night, wondering if she'd been wise. She had his stained white cloak hidden in a ceddar chest beneath her summer silks. She could not say why she'd kept it. (ASOS, Sansa I) ; A dog can smell a lie, you know, the Hound had told her once. She could almost hear the rough rasp of his voice. [...] She wondered what had become of Sandor Clegane. (ASOS, Sansa VI)
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Elle va même par la suite jusqu'à s'inventer un baiser qui n'a jamais eu lieu durant ladite scène et auquel elle fait référence plusieurs fois :
Sansa wondered what Megga would think about kissing the Hound, as she had. [...] He kissed me and threatened to kill me, and made me sing him a song." (ASOS, Sansa III) ; As the boy's lips touched her own, she found herself thinking of another kiss. She could still remember how it felt, when his cruel mouth pressed down on her own. [...] He took a song and a kiss, and left me nothing but a bloody cloak." (AFFC, Alayne 'Sansa' II)
S'agit-il d'un fantasme ? D'un souvenir qu'elle avait alors refoulé ? Pour l'instant pas de réponse hormis que Sansa est "an unreliable narrator" et que ce baiser "will eventually mean something". Il n'y a donc qu'à prendre notre mal en patience...
Une fois loin de King's Landing, Sansa voit Sandor dans un autre qui vient à sa rescousse quand elle est menacée par Marillion :
It was Lothor Brune's voice, she realized. Not the Hound's, no, how could it be? Of course it had to be Lothor." (ASOS, Sansa VI)
Et à la suite de cet épisode, elle rêve de Sandor... dans son lit nuptial...
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And she dreamt of her wedding night too, of Tyrion's eyes devouring her as she undressed. Only then he was bigger than Tyrion had any right to be, and when he climbed into bed his face was scarred only on one side. "I'll have a song from you," he rasped, and Sansa woke and found the old blind dog beside her once again. (ASOS, Sansa VI)
Si le coup du chien n'est pas un autre des clins d’œil de GRRM, je ne sais pas ce que c'est. Puisque Sandor n'est plus auprès d'elle, la menace qu'il aurait pu représenter n'est plus présente et Sansa ne semble alors garder en tête que le bon, la façon dont il l'a protégée, un certain fantasme romantique en plus, semblerait-il. Comme si Sansa recréait une bulle de son univers de chansons de chevalerie autour de Sandor, son ancien héros. Et cela se répercute chez le lecteur - et surtout, il faut croire, chez la lectrice !

The Wolf and the Hound
Insaisissable Arya
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Là où Sansa est une parfaite petite lady, Arya est ce qui se fait de mieux en matière de garçon manqué ! Sansa est sa seule sœur mais Arya Stark préfèrerait nettement s'entraîner au maniement des armes avec ses quatre frères plutôt que de faire de la broderie avec sa sœur. Contrairement à Sansa, qui était très soucieuse des convenances, c'est de son frère illégitime, Jon Snow, qu'Arya semble être la plus proche. Quand elle est à King's Landing et seule ensuite, c'est souvent à lui qu'elle pense et la similitude de leurs pensées est touchante, chacun repensant à la façon dont Jon passe sa main dans les cheveux d'Arya pour les décoiffer. Et, avant qu'ils ne se quittent, Jon lui fait un cadeau très spécial : une épée baptisée Needle (aiguille) avec laquelle elle deviendra plus habile qu'elle ne l'aura jamais été à la broderie !
Là encore, pratiquer l'entraînement aux armes n'est pas ce qu'il y a de plus recommandable pour les filles mais ça Arya n'en a cure comme de bien d'autres choses : le respect dû à un prince, par exemple - aussi imbuvable soit-il. Ainsi, sur la route de King's Landing, quand Sansa et Joffrey trouvent Arya en train de s'entraîner avec Mycah, le fils du boucher, à l'aide de bâtons de bois, tout va dégénérer. Joffrey provoque Mycah avec une véritable épée et Arya va intervenir, désarmer Joffrey et jeter son épée dans la rivière alors que sa louve, Nymeria, s'attaque à Joffrey qui se retrouve blessé au bras. Joffrey et sa mère, Cersei, exigent justice racontant que Mycah et la louve se sont attaqués au prince, une histoire confirmée par Sansa. Cersei veut la tête de la louve et, puisque pour la protéger Arya l'a chassée, elle demande celle de Lady. Et, plus tard, Ned croise Sandor 'the Hound' Clegane ramenant le corps de Mycah :
"You rode him down," Ned said. The Hound's eyes seemed to glitter through the steel of that hideous dog's-head helm. "He ran." He looked at Ned's face and laughed. "But not very fast." (AGOT, Eddard III)
Cet épisode marque le début de la haine qu'Arya va vouer à Joffrey, Cersei et aussi the Hound.
Les figures masculines tiennent une place importante dans la vie d'Arya. Il y a son père Ned Stark, ses frères et Jon Snow en particulier mais il y a aussi Syrio Forel, son premier maître d'armes. Avec lui, elle apprend à utiliser Needle et à maîtriser son corps, sa peur. Seulement, elle va tous les perdre les uns après les autres. Jon rentre dans la Nightswatch, Ned est exécuté sous les ordres de Joffrey et Syrio est tué par Meryn Trant alors qu'il l'affronte pour laisser à Arya une chance de s'enfuir. Après ça, Arya va devoir fuir King's Landing et ne sera alors plus entourée que de garçons et fera même semblant d'en être un. Sur la route, elle va rencontrer Jaqen H'Gar qui lui donnera la pièce lui permettant de se rendre à Braavos. Puis, après un passage au sein de la Brotherhood without Banners, c'est avec Sandor Clegane qu'elle poursuivra sa route. Comme il l'aura été pour Sansa, Sandor sera donc quelqu'un d'important dans la vie d'Arya, s'incluant dans la longue liste des hommes de sa vie.


Meilleurs ennemis
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Si Sandor récupère Arya, l'enlevant à la Brotherhood without Banners, ce n'est pas pour l'en libérer mais pour en faire une otage contre laquelle il espère pouvoir récupérer une rançon : "Bugger that, wolf girl. You're mine." (ASOS, Arya VIII) C'était déjà l'intention des membres de la Brotherhood ; ils se disent chevaliers mais en ce qui concerne Arya, ils ne sont pas beaucoup mieux que the Hound.
"Might be you are knights after all. You lie like knights, maybe you murder like knights. [...] A knight's a sword with a horse. The rest, the vows and the sacred oils and the lady's favors, they're silk ribbons tied round the sword. Maybe the sword's prettier with ribbons hanging off it, but it will kill you just as dead. [...] I'm the same as you. The only difference is, I don't lie about what I am." (ASOS, Arya VI)
L'occasion pour GRRM de nous rafraîchir la mémoire sur les sentiments de Sandor à l'égard de la chevalerie. Le point de vue de Sandor résume assez bien la situation - du moins en ce qui concerne Arya. Cependant, à la décharge de Sandor, il projette de la ramener à sa famille qui doit se trouver aux Twins et non à Joffrey et Cersei à King's Landing comme l'imagine Arya.
"You're worth twice what they stole from me I'd say. Maybe even more if I sold you back to the Lannisters like you fear, but I won't. [...] Either way, I win. And so do you, she-wolf." (ASOS, Arya IX)
Le ton de Sandor n'a pas changé, et puisqu'Arya répond sur le même, jurons, insultes et menaces deviennent leur mode de communication. Disons qu'Arya ne s'embarrasse pas de courtoisie comme Sansa et dit à Sandor qu'elle n'aime pas son visage : "It's all burned and ugly." (ASOS, Arya IX) et, bien que violente, cette franchise leur permet de communiquer réellement et ce dès le départ.
"At least you look at my face. I'll give you that, you little she-wolf. [...] What good would it do you if you did get away. You'd just get caught by someone worse."
"I would not," she insisted. "There is no one worse."
"You never knew my brother." (ASOS, Arya IX)
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Mais, malgré tout, the Hound va prendre soin de sa petit captive. Certes, elle est son gagne-pain mais cela va peu à peu évoluer. Lorsqu'ils arrivent aux Twins, où Sandor aurait dû remettre Arya à sa mère et son frère, ils sont eux-mêmes les victimes du Red Wedding et le château est en proie au massacre. Les hommes des Stark sont abattus alors qu'ils se trouvaient sans défense. Arya veut entrer dans le château pour sauver sa mère et son frère mais Sandor sait qu'il est trop tard et ne veut pas risquer sa vie, ni celle d'Arya : "Come with me." Sandor Clegane reached down a hand. (ASOS, Arya XI) Cette fois, il lui demande de l'accompagner alors qu'elle n'est potentiellement plus rien pour lui, sa famille ayant été anéantie. Il n'a pas eu le temps de réfléchir à qui d'autre pourrait payer pour récupérer Arya. Mais, quand celle-ci refuse de le suivre et court vers le château, il penche de nouveau pour la manière forte :
"Maybe we could save her."
"Maybe you can. I'm not done living yet. [...] Stay or go, she-wolf. Live or die. Your -"
Aray spun away from him and darted for the gate [...] His axe took her in the back of the head. (ASOS, Arya XI)
Il dit se moquer de ce qu'elle fait mais il ne la laisse pas faire puisqu'elle n'y aurait sûrement pas survécu. Il n'a pu empêcher Sansa d'assister à l'exécution de son père mais il peut éloigner Arya de celle du reste de sa famille. Les deux visages de Sandor sont toujours présents et GRRM ne manque pas de le rappeler aux lecteurs.
En effet, plutôt que passer outre ce genre de détails, GRRM insiste sur la façon dont Sandor partage la nourriture, par exemple, comme s'ils étaient de vieux compagnons de route :
He snorted to show what he thought of that, but he gave her a thick slice of sausage ; Clegane offered her a chunk of cheese on the point of his dagger ; He reachd for his waterskin, took a long pull. As he wiped his mouth, he offered the skin to Arya. (ASOS, Arya IX)
Pour autant, leur cohabitation ne se passe pas sans accroc ! Ils se menacent chacun leur tour - mais encore une fois, on ne peut savoir jusqu'où serait aller Sandor puisqu'Arya choisit toujours de ne pas tester sa patience plus avant. Elle prend ses menaces au sérieux puisqu'il n'est pour elle que le meurtrier de Mycah.
She had chosen to ride, but the first time they made camp she'd waited until she thought he was asleep, and found a big jagged rock to smash his ugly head in. [...] "I'll give you that one," he said. [...] "But if you're stupid enough to try again, I'll hurt you." (ASOS, Arya IX)
Le fait qu'ils soient la plupart du temps seuls tous les deux les obligent à dialoguer. Le ton est souvent dur mais parfois il s'adoucit, et surtout, ils parlent à cœur ouvert, sans détours.
"I've killed a lot more than him, I promise you. You think that makes me some kind of monster. Well, maybe it does, but I saved your sister's life too. [...] And she sang for me. You didn't know that, did you? Your sister sang me a sweet little song." (ASOS, Arya IX)
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Quelque part, on croirait que Sandor ait le souhait de s'amender auprès d'Arya. Pourquoi lui parler de sa sœur sinon ? Si ce n'est pas une manœuvre de Sandor pour apaiser Arya à son égard, c'en est une de GRRM pour rappeler à ses lecteurs les passades de Sandor Clegane à être le preux chevalier de Sansa ! Mais ce n'est pas tout, le tête-à-tête forcé dans lequel se trouve Arya et Sandor les rend également empathiques l'un envers l'autre :
She had woken before him for a change, and even watered the horses. They broke their fast in silence, until Sandor said, "This thing about your mother..."
"It doesn't matter," Arya said. "I know she's dead. I saw her in a dream."
The Hound looked at her a long time, then nodded. No more was said of it. (ASOS, Arya XII) 
Tentative de réconfort ? Quoi qu'il en soit, et malgré la nature discutable de leur relation père-fille malsaine, ils sont par la force des choses tout l'un pour l'autre. Ils n'ont plus personne d'autre alors ils ne se lâchent plus - même si Arya en a gros sur le cœur.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare
Ser Ilyn, Ser Meryn, King Joffrey, Queen Cersei. Dunsen, Polliver, Raff the Sweetling, Ser Gregor and the Tickler. And the Hound, the Hound, the Hound. (ASOS, Arya IX)
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La prière d'Arya, la liste des personnes qu'elle veut tuer, dont elle veut se venger et the Hound en fait partie parce qu'il a tué Mycah.
"You are a murderer!" she screamed. "You killed Mycah, don't say you never did. You murdered him!" [...]"I was Joffrey's sworn shield. The butcher's boy attacked a prince of the blood. [...] I heard it from the royal lips. It's not my place to question princes."Clegane jerked his hands towards Arya. "This one's own sister told the same tale when she stood before your precious Robert." (ASOS, Arya VI)
Sandor se défend et Lord Beric le provoque à un duel qui servira de procès pour que leur dieu R'hllor décide de son sort. Sandor sort victorieux et est donc innocenté. Après tout, il a suivi les ordres de la famille royale. Et, si l'on retourne en arrière, lorsque Ned voit Sandor ramener Mycah, peut-être qu'un doute peut s'insinuer : The Hound's eyes seemed to glitter through the steel of that hideous dog's-head helm. (AGOT, Eddard III) Certes, des yeux peuvent briller de haine, de colère mais on aurait alors plutôt tendance à utiliser le verbe gleam. Glitter en revanche, est plus doux et des yeux peuvent également briller de larmes... Sandor pleurait-il d'avoir dû tuer Mycah ? On peut le croire si l'on croit aux deux aspects de sa personnalité - et on le sait également capable de larmes. Même Arya a parfois des accès de pitié : His arm, Arya thought, and his face. But he was the Hound. He deserved to burn in a fiery hell. (ASOS, Arya VI) Même si elle se reprend bien vite et que le discours de Clegane plein de rage, ne fait rien pour arranger les choses.
I rode him down and cut him in half, and laughed. I watched them beat your sister bloody too, watched them cut your father's head off." (ASOS, Arya VI)
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Et pourtant, nous savons qu'il a parlé pour Sansa, tentant d'arrêter le passage à tabac et, comme il le dit plus tard à Arya, il l'a sauvée de l'émeute... alors se pourrait-il que la haine de cette diatibe soit dirigée contre lui, contre ses propres actes, contre son impuissance à sauver ces personnes ? A vous de voir...
Quoi qu'il en soit, le discours d'Arya sur Mycah finit par changer jusqu'à ce qu'un soir, elle omette 'the Hound' à sa prière.
Why had she done that? She tried to think of Mycah, but it was hard to remember what he'd looked like. She hadn't known him long. (ASOS, Arya XIII)
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On croirait qu'Arya essaye de diminuer la gravité de sa mort. D'ailleurs, peu à peu dans la narration 'Sandor' se mêle à 'the Hound' illustrant un rapprochement entre les compagnons forcés - après que Sandor ait tiré Arya des Twins lors du Red Wedding. En revanche, si dans la narration 'the Hound' devient peu à peu 'Sandor', dans la prière d'Arya 'the Hound' reste toujours 'the Hound'...
Ainsi, il semble que malgré tout ce qu'elle lui reproche et toute la haine qu'elle lui voue, Arya s'accroche à son ravisseur. Plusieurs fois, elle se projette en train de le tuer ou bien de s'enfuir mais jamais elle ne passe à l'action :
The Hound no longer watched her as closely as he had. Sometimes he did not seem to care whether she stayed or went, and he no longer bound her up in a cloak at night. One night I'll kill him in his sleep, she told herself, but she never did. One day, I'll ride away on Craven, and he won't be able to catch me, she thought, but she never did that either. Where would she go? (ASOS, Arya XII)
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A ce moment, Sandor ne sait pas s'il peut encore espérer une rançon pour Arya mais il n'abandonne pas la petite fille. De son côté, Arya est déjà passée de mains en mains et jusque là a été relativement chanceuse et, malgré ce qu'elle dit, elle sait qu'elle pourrait tomber sur pire que Sandor, à commencer par son frère Gregor. Peu à peu, ses pensées d'évasion sont de plus en plus paresseuses, jusqu'à ce qu'elle les abandonne même.
Arya would never have a better chance to escape. She could ride off on Craven and take Stranger too. She chewed her lip. Then she led the horses to the stables, and went in after him. (ASOS, Arya XIII)
Et un peu plus tard, alors qu'il est blessé, elle reste pour le soigner alors qu'il eut été très facile de l'abandonner, il n'aurait jamais pu la rattraper dans son état. Elle semble même s'inquiéter pour lui.
Arya was afraid he would collapse the moment they set out, but somehow he stayed on the saddle. [...]"Take the wine and pour it on my wounds. Think you can do that?"Arya nodded. [...] She did the gash in his thigh first, then the shallower cut on the back of his neck. [...] She could see the terror in his eyes."Turn your head," she tickled the wine down over the raw red flesh where his ear had been, and fingers of brown blood and red wine crept over his jaw. He did scream then despite the stick. Then he passed out from the pain." (ASOS, Arya XIII)
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C'eut été le moment rêvé pour l'abandonner mais à la place, Arya reste pour bander ses plaies. Alors qu'il fait partie de ceux qu'elle veut voir morts, elle fait son possible pour lui sauver la vie. Mais, il faut dire que plus qu'un "compagnon de voyage", Sandor est devenu une sorte de mentor pour elle. Elle le considère comme un assassin et c'est bien ce qu'elle veut devenir puisqu'elle ne peut trouver le sommeil sans réciter le nom de ses cibles. La leçon sur laquelle GRRM insiste  est celle du "gift of mercy", leçon que Sandor lui enseigne alors qu'ils rencontrent un homme mourant : "I can give you water, and the gift of mercy [...]" (ASOS, Arya XII) ; une autre preuve de sa compassion, ou est-ce simplement que "killing is the sweetest thing there is" 
The Hound eased his dagger into the man's chest almost tenderly. [...] "That's where the heart is. That's how you kill a man."That's one way. "Will we bury him?""Why?" Sandor said. "He don't care, and we've got no spade. Leave him for the wolves and wild dogs. Your brothers and mine." He gave her a hard look. "First we rob him, though." (ASOS, Arya XII)
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Restons pratiques... Après leur altercation avec les hommes de Gregor - et qui permet à Arya de rayer deux noms de sa liste - l'un d'eux se meurt lentement :
"This one is yours, she-wolf. You do it."She knew what he meant [...]"You remember where the heart is?" the Hound asked.She nodded. The squire rolled his eyes. "Mercy."Needle slipped between his ribs and gave it to him."Good." Sandor's voice was thick with pain. (ASOS, Arya XIII)
Mais, avec Sandor gravement blessé, l'heure de leur séparation se profile et bien vite c'est au tour de Sandor de demander à Arya "the gift of mercy".
Alors qu'il dort d'un sommeil fiévreux, Arya se demande si elle devrait le tuer ou bien le laisser mourir de sa fièvre :
I wouldn't have to kill him. If I just rode off and left him, he'd die all by himself. [...]"You remember where the heart is?" he asked in a hoarse whisper.
Ce n'est que lorsqu'il lui demande qu'elle prend sa décision :
"[...] Go on, do it." When Arya did not move, he said, "I killed your butcher's boy. I cut him near in half, and laughed about it after. He made a queer sound, and it took her a moment to realize he was sobbing.
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Signe de regrets ? Il semble la supplier et vouloir l'inciter en provoquant sa rage pour qu'elle l'achève en lui lançant au visage des actes qu'il n'a même pas commis :
"And the little bird, your pretty sister, I stood there and let them beat her. I took the bloody song, she never gave it. I meant to take her too. I should have. I should have fucked her bloody and ripped her heart out before leaving her for that dwarf." A spasm of pain twisted his face. "Do you mean to make me beg, bitch? Do it. The gift of mercy... avenge your little Michael...""Mycah." Arya stepped away from him. "You don't deserve the gift of mercy." (ASOS, Arya XIII)
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Ainsi, ce n'est que lorsqu'il lui demande qu'elle refuse de le tuer. Arya pense-t-elle réellement que the Hound ne mérite pas sa pitié et une mort rapide ou est-elle, après avoir pris soin de lui, incapable de tuer Sandor ? Peut-être les deux... Quoi qu'il en soit, Arya l'abandonne à son sort et on ne voit pas Sandor mourir et cela permet de formuler quelques hypothèses pour la suite !

The gravedigger and the corpse knight
Up on the Quiet Isle?
Il existe des rumeurs, des suppositions. Bien sûr, jamais confirmées par GRRM qui comme toujours préfère entretenir le mystère. Ces rumeurs naissent avec le quatrième livre du cycle A Feast for Crows. Sandor est présumément mort de ses blessures après qu'Arya l'ait abandonné. Et pourtant... pourtant bien vite on entend de nouveau parler du Hound après qu'il aurait mis à sac la petite ville de Saltpans non loin d'où nous l'avons laissé avec Arya. Le récit de ces exploits barbares nous fait penser qu'il ne peut pas s'agir de Sandor car malgré toute la violence qui pouvait l'animer, on ne veut pas croire qu'il soit capable de cela :
The nearby town of Saltpans had been savagely raided by a band of outlaws, and some of the survivors claimed a roaring brute in a hound's head helm was amongst the raiders. Supposedly, he'd killed a dozen men and raped a girl of twelve. (AFFC, Cersei III)
Toujours à la recherche des filles Stark, Brienne suit les traces de ce Hound quand elle apprend que l'une d'elle voyageait avec lui mais, quand elle rencontre Elder Brother au sein de la retraite sur Quiet Isle, il lui apprend que si Arya Stark était bien avec lui, le Hound est mort et qu'il l'a lui même enterré, laissant son heaume à l'endroit où il repose. Nous sommes alors soulagés de savoir que c'est bien quelqu'un d'autre, coiffé du heaume de Sandor Clegane, qui s'est attaqué à Saltpans mais aussi bien tristes d'apprendre la mort de Sandor. Mais est-il vraiment mort ? Beaucoup veulent croire que non et plusieurs détails suggèrent qu'il pourrait vivre...
Quand Elder Brother raconte sa rencontre avec Sandor, il semble choisir ses mots avec précautions. Certes, il dit l'avoir enterré lui-même mais tout ce qu'il dit c'est que the Hound est mort, jamais il ne dit que Sandor Clegane est mort et ce détail peut avoir de l'importance dans la bouche d'Elder Brother qui raconte à Brienne comment lui-même est mort : "When I died at the Battle of the Trident" (AFFC, Brienne VI) dit-il. Alors quand il dit : "The Hound died there in my arms." [...]
"It is true, then," she said dully. "Sandor Clegane is dead."
"He is at rest." répond-il, ne confirmant pas directement la question affirmative de Brienne "Sandor est mort".
Hors, si Sandor était gravement blessé, on nous dit que :
The Seven have blessed our Elder Brother with healing hands. He has restored many a man to health that even the maesters could not cure, and many a woman too." (AFFC, Brienne VI)
Mais surtout, il y a le mystérieux gravedigger... De tous les frères présents, GRRM semble insister sur la présence de celui-ci. Il s'agit d'un novice et est donc arrivé récemment, et cela veut aussi dire qu'il porte une capuche et une écharpe qui dissimulent la majeure partie de son visage - ce qui permettrait à Sandor de dissimuler son visage brûlé. De plus, la description de cet homme - d'ailleurs le seul à être décrit - semble être la façon qu'a GRRM de nous faire un clin d’œil appuyé :
On the upper slopes they saw three boys driving sheep, and higher still they passed a lichyard where a brother bigger than Brienne was strugling to dig a grave. From the way he moved, it was plain to see that he was lame. (AFFC, Brienne VI)
On nous précise, sans utilité particulière, que le frère en question est plus grand que Brienne, ce dont peu d'hommes peuvent se vanter hormis les frères Clegane. On nous dit aussi qu'il boîte et Sandor avait justement été blessé à la jambe. De plus When Dog went to sniff him he dropped the spade and scratched his ear. et on connaît l'affection de Sandor pour les chiens. Ce n'est pas grand chose mais, à mon sens, ces détails n'ont aucun intérêt à être mentionnés si ce n'est envoyer un signe aux lecteurs. J'ai envie de croire que Sandor a laissé derrière lui, avec son heaume, la rage du Hound et qu'il reste sur Quiet Isle pour se repentir, creusant une tombe pour chaque personne qu'il a tué. Our gravedigger knows no rest dit Elder Brother, mais peut-être trouvera-t-il enfin la paix quand il aura payé pour ses crimes avec la sueur de son front et le sang de ses mains.

Down in the Black Cells?
Quant à l'aîné des Clegane, Gregor, il a reçu une blessure terrible de la lance empoisonnée d'Oberyn Martell. Modifié, le poison le tue très lentement.
"But this venom has been thickened somehow [...] He is dying of the poison, but slowly, and in exquisite agony. [...] Be that as it may, his veins have turned black from head to heel [...] It is a wonder that the man is still alive, if truth be told." (AFFC, Cersei II)
Qyburn explique également comment il a perdu sa chaîne de maester, signifiant son renvoi de l'ordre :
"For hundreds of years the men of the Citadel have opened the bodies of the dead to study the nature of life. I wished to understand the nature of death, so I opened the bodies of the living. For that crime the grey sheemed shamed me and forced me into exile... but I understand the nature of life and death better than any man in Oldtown." (AFFC, Cerser II)
Comme promis à la famille d'Oberyn, le crâne de Gregor est envoyé à Dorne en paiement du trépas du prince et pour ses crimes envers cette famille. Mais se pourrait-il qu'avec ses connaissances disons occultes, Qyburn ait réussi à conserver un semblant de vie pour Gregor. Si l'on se rapelle du rêve prophétique de Bran, la troisième ombre n'avait rien sous son heaume hormis ténèbres et un sang noir et épais... Étrange coïncidence ! Alors, Qyburn a-t-il joué les Frankenstein ? D'autant que l'on sait qu'une certaine forme de magie ou d'art occulte permet de ramener les morts à la vie puisque Jon et les hommes de la Nightswatch ont vu des morts-vivants de leurs propres yeux, et à travers eux le lecteur aussi. 
En plus de cela, un étrange chevalier fait son entrée à la cour dans A Dance With Dragons, le cinquième tome du cycle, Ser Robert Strong. Immense, comme seul l'aîné des Clegane l'était, il n'enlève jamais son heaume et ne parle pas. Quand il est nommé kingsguard, ses confrères remarquent qu'il ne mange jamais, ni ne boit en leur présence et qu'il n'utilise pas les toilettes comme s'il était dépourvu de tout besoin naturel. De plus, si cet homme entre dans le cercle des kingsguards c'est à la demande de Cersei qui, en tant que reine, ne peut avoir pour champion qu'un de ces membres. Pourquoi ce Robert Strong que personne ne connaît si Cersei n'est pas convaincue qu'il s'agit là de l'aboutissement des expériences de Qyburn sur Ser Gregor, lui qui a déjà été son champion lors d'un précédent procès. Ser Robert sera le champion de Cersei mais qui sera le champion de the Faith, l'Eglise, qui l'accuse de trahison ?

The death of the Hound, the redemption of Sandor?
Elder Brother dit "the Hound is dead" et "Sandor is at rest". Beaucoup veulent voir là une indication que Sandor a survécu et que la haine qui l'animait, représentée par the Hound dans le discours d'Elder Brother, est morte. Ainsi, comme dans le célèbre conte où la Bête doit mourir pour que renaisse le prince, the Hound serait mort pour qu'un Sandor libéré de sa haine puisse renaître. Il serait alors un novice au service de the Faith et lorsque l'on sait que les droits de l'institution religieuse à avoir ses propres chevaliers ont été restaurés, il n'y a pas loin avant d'imaginer que ce nouveau Sandor puisse devenir l'un de ces chevaliers et représenter the Faith face à Cersei et Ser Robert/Gregor. Va-t-on enfin assister au dernier affrontement des Clegane ?
Après que Thoros of Myr dise "the Lord of Light is not yet done with Joffrey's hound", lorsqu'il bat Lord Beric, certains ont pensé que malgré sa peur du feu, Sandor puisse être le nouveau Azor Ahai, l'élu de R'hllor à l'épée enflammée...
http://kallielef.deviantart.com/

Mais surtout, on voudrait voir Sandor retrouver Sansa et Arya. Car s'il est en vie et a laissé sa haine derrière lui, Sandor pourrait bien être ce true knight que l'on devine dans ses accès de compassion et dont Sansa a toujours rêvé. Deviendrait-il son sworn shield comme il fut celui de Joffrey ? Son queensguard si elle venait à prendre la suite de Robb en tant que Queen in the North ? Lui chantera-t-elle enfin l'histoire de Florian et Jonquil ?
Et s'il venait à retrouver Arya, qui a retiré the Hound de sa prière, ferait-il toujours partie de ses cibles ou pourraient-ils se pardonner et avancer ?

Que de questions et tant de temps à attendre avant d'en obtenir les réponses - The Winds of Winter n'ayant toujours pas de date de sortie. Et si les réponses n'étaient pas à notre goût... George R. R. Martin nous en donne juste assez pour qu'on en espère plus, qu'on en cherche et en trouve dans d'infimes détails et peut-être seulement pour nous récompenser d'une gifle monumentale comme il sait si bien les distribuer !
En ce qui concerne Sandor en tous cas, George R. R. Martin a beau jouer la surprise face à l'attrait de ses lectrices pour son personnage, il a à mon sens mis tout en œuvre pour obtenir ce résultat et ce de main de maître !


Sources
A Song of Ice and Fire (ASOIAF), George R. R. Martin
1. A Game of Thrones (AGOT)
2. A Clash of Kings (ACOK)
3. A Storm of Swords (ASOS)
4. A Feast for Crows (AFFC)
5. A Dance with Dragons (ADWD)

La Belle et la Bête, Madame de Villeneuve

Images
La majorité des images ont été trouvées sur Google sans indications quant à l'artiste les ayant réalisées.
En revanche, un bon nombre d'entre elles viennent de la gallerie Deviantart de Kallielef, dont on peut voir la signature sur les esquisses et dont le style est particulièrement identifiable. En voici un autre extrait.